Un peu d’histoire
La COP 27 correspond à la 27ème édition de la Conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ce sommet vient réunir les décideurs politiques internationaux autour des enjeux liés au réchauffement climatique. Quelles sont ces origines ?
Le sommet de la Terre à Rio
Tout commence en 1992. Deux ans après la publication du premier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), est organisé le sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil.
Cet événement va rassembler environ 178 chefs d’État. À cette occasion, on affirme pour la première fois de manière officielle et au niveau international que le climat change. Les Nations s’accordent alors à dire qu’il s’agit d’un enjeu planétaire. Pour faire face au réchauffement climatique, les acteurs politiques se mettent d’accord sur l’organisation d’une rencontre internationale annuelle : la Conférence des Parties (COP). Elle rassemblera les chefs d’États et de gouvernement, mais aussi d’autres parties prenantes (ONG et monde associatif, entreprises, collectivités locales, société civile, etc.)
Le Protocole de Kyoto : un texte fondateur
Plusieurs années passent. En 1997, a lieu la troisième COP à Kyoto au Japon. Cet événement marque un tournant dans l’histoire. Est alors proposé un texte fondateur : le Protocole de Kyoto.
Ce document recense les différents gaz à effet de serre (GES) et impose aux signataires de réduire leurs émissions de GES de 5,2% les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2020 par rapport au niveau de 1990.
Le texte date de 1997 mais n’a été ratifié qu’en 2005. En effet, pour entrer en vigueur, il nécessitait la participation de 55 états, responsables d’au moins 55% des émissions de CO2 mondiales.
COP 21 et signature de l’Accord de Paris
Faisons maintenant un bond dans le temps. En 2015, a lieu la COP21 à Paris. Cet événement est alors une nouvelle étape dans la lutte contre le dérèglement climatique. Il débouche sur un autre texte majeur : l’Accord de Paris.
Signé et ratifié par 193 États, il a pour but à « réduire considérablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre dans le but de limiter à 2 °C le réchauffement planétaire au cours du siècle présent, tout en poursuivant l’action menée pour le limiter encore davantage à 1,5 °C », comme le souligne l’ONU.
La COP 26 : négociations et déception
La COP26 dernière en date vient réaffirmer les engagements pris lors de l'Accord de Paris. À l’occasion, sont adoptées deux mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre :
- Une diminution progressive des énergies fossiles dans la production d’électricité et un arrêt des subventions à l’exploitation des combustibles fossiles sans mise en place de système de compensation carbone.
- Une accélération du financement de projets en faveur de l’action climatique. Les pays développés s’engagent à débloquer 100 milliards de dollars pour aider les projets environnementaux dans les pays en développement.
Malgré les décisions prises, la COP 26 déçoit. En effet, le texte initial engageait « l’élimination progressive de l’énergie au charbon et des subventions inefficaces aux combustibles fossiles » alors que le texte adopté n’indique simplement qu’une réduction progressive de l’utilisation du charbon. « Nous n’avons pas atteint ces objectifs lors de cette conférence. Mais nous avons des éléments de base pour progresser » a déclaré António Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, à l’issue de la conférence.
COP27 et enjeux
La COP 27 s’inscrit donc dans la lignée des anciennes COP. Elle s’articule autour de 4 objectifs :
- Endiguer la hausse des températures au niveau mondial en faisant respecter toujours plus l’Accord de Paris. Pour cela, des journées de travail thématiques viseront à proposer des solutions concrètes pour limiter nos émissions de dioxyde de carbone ;
- S’adapter au changement climatique afin d’aider les populations les plus vulnérables à faire face aux conséquences désastreuses existantes et à venir (montée des eaux, sécheresse, etc.) ;
- Encourager le développement de la finance verte et notamment faire respecter le Pacte de Glasgow et que les pays développés débloqueront comme prévu les 100 milliards de dollars pour les pays en développement ;
- Renforcer la collaboration au niveau international.
Le Président égyptien, Abdel Fattah El-Sisi ne cache pas son enthousiasme. « l'Égypte ne ménagera aucun effort pour que la COP27 devienne le moment où le monde est passé de la phase de négociation à celle de la mise en œuvre, où les paroles se sont traduites par des actions et où nous nous sommes collectivement engagés sur la voie de la durabilité, d'une transition juste et finalement d'un avenir plus vert pour les générations à venir. » fait-il savoir sur le site de la COP 27.
Si la guerre en Ukraine n’est pas mentionnée dans le programme de la COP 27, il y a fort à parier qu’elle s’invitera dans le débat. En effet, elle a eu une incidence majeure sur le marché de l’énergie en Europe et dans le monde. Les enjeux liés au climat et à l’énergie étant très proches, elle devrait donc susciter quelques discussions.
Quelles sont les critiques de la COP 27 ?
La COP doit donc proposer des mesures et un plan d’action concret pour mettre en œuvre le Pacte de Glasgow. Toutefois, plane au-dessus d’elle la déception laissée par la COP 26. Avant même qu’elle ne débute, elle fait l’objet de critiques.
D’ores et déjà, Greta Thunberg, militante écologiste bien connue, a fait savoir qu'elle ne participerait pas au sommet des Nations unies sur le climat. Pour l’activiste, les COP sont devenues synonyme de « greenwashing ».
Certaines ONG n’ont pas caché leur scepticisme face à l’événement qui tenterait d’exclure le monde associatif. « Le gouvernement égyptien impose arbitrairement des obstacles en matière de financement, de recherche et d’enregistrement, qui ont affaibli les groupes environnementaux locaux, forçant certains militants à s’exiler et d’autres à s’écarter de travaux importants », a alerté Richard Pearhouse directeur environnement de l’organisation Human Rights Watch (HRW). Reste à savoir comment se dérouleront les discussions et négociations.
En attendant les résultats de la COP27, les citoyens peuvent s’engager dès maintenant dans la réduction de leur empreinte carbone. Cela passe notamment par le choix d’une offre d’électricité verte. En choisissant une offre responsable, on peut participer au développement des énergies renouvelables en Europe.