Quelle est l'attitude des français face au chauffage ?

Si le plan de sobriété énergétique de l’État recommande une température de consigne à 19°C, les ménages, eux, estiment que la température idéale à l’intérieur de leur logement est de 19,9°C. Ce chiffre est en légère baisse par rapport au résultat d’une étude menée en 2018 où les Français indiquaient une température idéale aux alentours de 20,2°C. 

Des disparités géographiques 

La programmation du chauffage dépend aussi de la région. On peut penser que le climat local influe sur la manière dont on se chauffe. En France, les Bretons sont ceux qui apparaissent comme chauffant le moins leur maison ou appartement, avec une température intérieure idéale moyenne de 19,4°C. 

De leur côté, les habitants de Bourgogne-Franche-Comté apprécient une température plus élevée avec une moyenne de 20,2°C. 

Les Français sont-ils prêts à se chauffer à 19°C ? 

En grande majorité oui, les Français sont prêts à adopter les préconisations du gouvernement et programmer le chauffage à 19°C. Selon l’IFOP « 70% des Français sondés comptent bien appliquer cette consigne et 63% jugent cette déclaration justifiée ».

Une bonne nouvelle pour leur facture de chauffage ! Passer de 19,9°C à 19°C peut s’assortir d’économies d’énergie. D’après l’Ademe, baisser le radiateur d’un degré permet de faire jusqu’à 7% de gains sur la consommation énergétique d’un logement.

Les Français sont de plus en plus sensibles aux économies d’énergie. 95% des ménages s’y disent sensibles. 61% des ménages se disent prêts à réduire un peu leur confort pour réduire leur consommation d’énergie. 

Cette sensibilité dépend un peu de l’âge des sondés. 56% des personnes interrogées de moins de 35 se disent prêt à diminuer leur confort contre 62% au-dessus de 35 ans.

L’adoption d’écogestes

Dans l’optique de faire des économies sur leur facture de gaz ou d’électricité, les ménages adoptent de plus en plus les écogestes. Comme le souligne l’IFOP « on observe notamment des progressions significatives relatives à l’adoption de gestes responsables relatifs au chauffage ». 

Parmi les habitudes en progression, l’Institut de sondage relève : 

• L’ajout d’un pull ou d’une couverture au lieu d’allumer ou d’augmenter le chauffage (58% en 2022 contre 53% en 2018) ; 
• La mise en veille du chauffage pendant les moments d’absences en journée (55% en 2022 contre 51% en 2018) ; 
• La diminution du recours à un système de chauffage d’appoint électrique ou à pétrole, souvent énergivore, (71% des ménages n’en utilisent pas en 2022 contre 67% en 2018). 

Au-delà du chauffage, ils mettent place d’autres stratégies d’économies d’énergie. Ainsi, 89% des Français indiquent éteindre les appareils en veille et 83% à décaler les consommations de leur électroménager en heures creuses.

Pour mieux se chauffer, les ménages sont également de plus en plus enclins à engager des travaux de rénovation énergétique. 43% des sondés disent avoir l’intention de réaliser des travaux de rénovation thermique, soit presque la moitié des Français. 

Levier de la transition énergétique, la rénovation passe par 4 grands types de travaux : 

• L’amélioration de l’isolation ; 
• La réfection et la régulation du chauffage ; 
• Le changement du système de production d’eau chaude sanitaire ; 
• L’amélioration de la ventilation. 

Elle permet de gagner en confort thermique tout en réduisant sa facture d’énergie. En moyenne, les consommateurs sont prêts à investir 5 991 € dans ces travaux. Un montant important quand on sait que le revenu médian en France se situe autour de 2.012 euros. 

Toutefois, les travaux d’efficacité énergétique sont rapidement amortis. On peut penser que ce sont les économies de long terme qui motivent les Français. En effet, comme l’explique Thierry Repentin, le Président de l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat) « Tous ceux qui cette année ont fait des travaux de rénovation énergétique, que ce soit par geste ou globales, vont gagner ainsi chaque année 790 euros sur leur facture énergétique ».