Comment a évolué le prix des pellets de bois ces dernières années en France ?
Le bois a longtemps été une énergie particulièrement attractive sur l’aspect financier, généralement jusqu’à 3 fois moins cher au kilowattheure que l’électricité. Il est d’ailleurs de plus en plus plébiscité, notamment auprès des ménages qui souhaitent remplacer leur système de chauffage électrique. Pourtant, en 2022 la filière du bois de chauffage a connu une véritable crise voyant le prix du bois, et plus particulièrement celui des granulés de bois, flamber.
Vous trouverez, ci-dessous, un tableau et un graphique de l’évolution du prix des pellets de bois (vendus en sacs et non en vrac) sur les 10 dernières années.
On constate qu’il y a 10 ans, la tonne de granulés de bois en sacs était vendue 285 €. Elle s’est vendue 568,75 € durant l’été 2022, soit une hausse de plus de 99 % !
On constate malgré tout une baisse progressive du prix des pellets depuis le début de l’année 2023. À fin septembre 2023, la tonne de granulés de bois en sacs se vendait 487,18 €.
Évolution du prix au détail d’une tonne de pellets de bois en sacs
Période |
Prix au détail d’une tonne de granulés de bois en sacs |
Juillet 2013 |
285 € |
Juillet 2014 |
296 € |
Juillet 2015 |
269,10 € |
Juillet 2016 |
268,74 € |
Juillet 2017 |
262,50 € |
Juillet 2018 |
278,20 € |
Juillet 2019 |
292,90 € |
Juillet 2020 |
286,50 € |
Juillet 2021 |
305,80 € |
Juillet 2022 |
568,75 € |
Juillet 2023 |
487,18 € |
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Les raisons d’une hausse historique
Dans un contexte de crise énergétique, les clients particuliers ont vu le prix de l’électricité, du gaz mais aussi du carburant fortement augmenter. Cette crise de l’énergie a émergé suite à l’accumulation de plusieurs événements : la hausse soudaine de la demande en énergie à la sortie de la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, qui a fait naître un risque de pénurie en énergie durant l’hiver 2022/2023.
D’autres facteurs ont également entraîné la hausse historique du prix du bois. On vous explique.
L’augmentation du coût des matières premières
L’augmentation du prix de l’électricité, du gaz, du carburant, associée à la hausse du prix des matières premières a eu un impact direct sur le coût de production de bois de chauffage à destination des particuliers. La hausse de ces coûts de production a alors été répercutée sur le prix de vente au détail du bois et des pellets de bois.
Le surstockage des consommateurs
La hausse historique du prix du bois et des granulés de bois en 2022 s’explique en grande partie par le fait que de nombreux ménages se sont approvisionnés davantage (et bien plus tôt) que les années précédentes, par peur d’une pénurie. La hausse soudaine de la demande a entraîné la flambée des prix.
« On a eu une très forte tension dans la filière qui a été liée essentiellement à une anxiété légitime de nos concitoyens, liée au contexte énergétique tendu qui a fait que beaucoup de gens ont voulu acheter plus ou surtout plus tôt du granulé, ce qui a mis la filière en difficulté parce qu’elle ne pouvait pas approvisionner si vite autant de granulés. » explique à ce sujet Eric Vial, délégué général de Propellet France (l'association nationale du chauffage au granulé de bois), au micro d’Actu environnement.
Un moindre approvisionnement en provenance de la Russie
En parallèle du surstockage réalisé par les ménages, les approvisionnements en granulés en provenance de Russie ont également été considérablement réduits, du fait de l’embargo mis en place par l’Union européenne en 2022 sur les bois bruts, rabotés et produits dérivés en provenance de Russie. Cette sanction vis-à-vis de la Russie a eu pour conséquence de créer des tensions supplémentaires sur un marché déjà tendu.
Pas de bouclier tarifaire sur le bois de chauffage
Pour lutter contre la hausse du prix du gaz et de l’électricité, le Gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire, qui a permis de contenir le prix de ces deux énergies et donc de préserver le budget des ménages.
En revanche, aucun bouclier tarifaire n’a été mis en œuvre pour le bois ou les pellets de bois. Seuls les ménages aux revenus les plus modestes ont pu bénéficier du chèque-bois durant la crise. Tous les autres clients ont dû payer leur bois de chauffage et leurs pellets de bois bien plus chers qu’à l’accoutumée.
Les perspectives pour les années à venir
Les perspectives concernant le bois de chauffage et les pellets de bois sont aujourd’hui bien plus favorables.
L’hiver 2022/2023 a été particulièrement doux et cela a permis de rassurer les consommateurs face au risque de pénurie. Le niveau des commandes de bois et de pellets de bois est revenu « à la normale ».
De plus, la conjoncture pour les années à venir est particulièrement favorable pour le bois. La volatilité du prix du gaz et de l’électricité, associée au fait que le bois et les granulés de bois sont une énergie locale, économique, écologique (le bois participe à la décarbonation) et compétitive, font du bois une alternative particulièrement intéressante pour les ménages.
Enfin, les experts du secteur mettent en exergue une capacité de production de bois en hausse constante ces dernières années, visant à se rapprocher de plus en plus de l’indépendance énergétique. Aujourd’hui en France, la production de bois permet de couvrir jusqu’à 85 % du volume consommé. Et la capacité de production de bois et de pellets de bois va continuer d’augmenter dans les années à venir.
Eric Vial précise qu’en 2022 et 2023 la capacité de production installée a augmenté de 300 000 tonnes. Et selon ses estimations, l’augmentation de la capacité de production devrait atteindre 1 million de tonnes entre 2021 et 2023 et devrait même doubler entre 2021 et 2028.
Le chauffage au bois est un marché en pleine expansion. En 2022, 210 000 poêles ou appareils indépendants de chauffage au bois ont été vendus et installés dans les foyers français (contre 180 000 l’année précédente).