Le corps humain, une source d’énergie sous-estimée
Tout le monde parle de faire un minimum de sport pour compenser notre sédentarité et garder un corps sain. Pour les moins motivés, et si on vous démontrait que le mouvement humain pouvait aussi être une source inépuisable d’énergie ?
Marcher sur le trottoir peut vous rendre producteur d’électricité
En 2009, une entreprise britannique développe une technologie qui transforme l’énergie cinétique, celle qui est produite par vos pas, en énergie électrique. Si elle s’adresse à des zones dont la fréquentation est conséquente (centres-villes, gares, etc.), cette technologie permet à des capteurs installés dans des dalles de capturer l’énergie des pas de marche ou de courses des personnes qui les foulent. D’abord stockée en batteries, l’énergie produite alimente l’éclairage public ou les bornes de recharge pour les appareils électriques.
Le manager de projet, Adam Brookes, explique “qu’il y a un mouvement d’un centimètre utilisé pour générer de l’énergie cinétique, et donc de l’électricité”. De fait, il assure que des bancs sont à disposition pour recharger ses appareils, comme le téléphone et que ceux qui rechargent ne sont pas forcément ceux qui marchent.
Vous l’aurez compris, aucun effort supplémentaire : se balader en ville suffit à produire de l’électricité !
Une idée assez proche à été mise en place sur le Dance floor du Club Watt à Rotterdam ! En effet, des dalles sur ressorts viennent absorber vos pas de danse et les transforment en électricité via un générateur. Cela permet d’alimenter la salle en éclairage.
Mais se déplacer dans un hall de gare ou d’aéroport le permet aussi
La gare de Stockholm, en Suède, exploite la chaleur que dégagent ses usagers. La chaleur récupérée lors des différents mouvements du corps est captée et réchauffe un ballon d’eau. L’eau chaude ainsi produite est directement envoyée dans un immeuble voisin où elle sera consommée, notamment pour le chauffage.
Vous avez peut-être déjà croisé dans certaines gares françaises les bornes Webike. Ces derniers permettent de créer de l’électricité via le pédalage. Vous disposez alors d’un vélo relié à une borne de recharge pour votre téléphone ou votre ordinateur portable. Si pédaler est synonyme de création d’énergie, deux Américains proposent de pousser le concept plus loin avec le PedalPower, un “vélo-bureau” qui permet de tenir sa lumière ou son ordinateur allumé.
Pendant une sieste, vous pouvez produire de l’électricité !
Là encore, nous sommes sur la logique de transformation de l’énergie cinétique en énergie électrique. En effet, une technique relativement simple se situe sous le siège de votre rocking-chair. Ce fauteuil spécial a été conçu par une équipe de tchèque qui propose de produire de l’électricité via le mouvement de basculement de votre siège. L’énergie produite permet alors de générer une lumière ou bien de recharger votre téléphone portable grâce à une batterie reliée à une dynamo.
La transformation de l’énergie cinétique en énergie électrique se fait aussi au Mexique, dans un stade où ce sont les joueurs qui produisent son éclairage.
Les égouts de Paris : quand énergie et recyclage vont de paire
Dans le Xe arrondissement de Paris, Suez a installé un double échangeur thermique avec un collecteur d’eau de chaque côté. Au contact des échangeurs, l’eau souillée des égouts viendra déposer ses calories. Damien Balland, le responsable innovation et performance de l’époque, explique que ces calories sont alors “transportées jusqu’aux deux pompes à chaleur installées dans les bâtiments”.
Cette technique permet de chauffer à 60% deux écoles, un collège, une piscine pour enfants ainsi qu’un gymnase.
Les égouts de Paris permettent ce genre de choses de par leurs fondations et leur agencement. Le XIe arrondissement a déjà effectué cela pour une école voisine tandis que Bordeaux chauffe tout un quartier par ce même principe depuis 2010.
Nature et biodiversité : une source d’énergie non négligeable
Et si la nature était le meilleur exemple à suivre pour produire de l’énergie ? Voyons comment on peut trouver dans la nature des systèmes pour nous éclairer…
Production d’électricité via la photosynthèse
Une équipe de chercheurs s’est penchée sur le phénomène de la photosynthèse et s’en est inspirée. En effet, la photosynthèse est tout d’abord un processus bioénergétique. Il permet à des organismes de synthétiser la matière par l’utilisation de l’eau, du dioxyde de carbone présent dans l’air, et de la lumière du soleil.
De fait, une pile a été placée dans un cactus selon son exposition à la lumière pour en observer les fluctuations. De là, des scientifiques ont constaté que le cactus produisait de l’énergie, celle-là pouvant atteindre les 9 microwatts par cm2. Appliqué aux toits végétalisés bien orientés, ce principe pourrait être rentable pour l’éclairage sommaire d’une partie du bâtiment.
D’autres chercheurs ont quant à eux remarqué qu’une des protéines utilisées pour la photosynthèse fonctionnait toujours même une fois extraite. De fait, ils ont extrait des protéines d’épinard afin de les mélanger au silicium, un matériau utilisé dans la fabrication des cellules de panneaux solaires. Ces modules biohybrides ainsi obtenus permettent d’activer la photosynthèse qui va convertir la lumière en énergie électrique.
La bioluminescence réinvente l’éclairage public
Il s’agit alors de remplacer les lampadaires classiques d’éclairage public par des bactéries ! Attention, pas n’importe lesquelles. En effet, certaines bactéries marines produisent de la lumière naturellement, un peu comme les vers luisants, et dégagent un éclairage bleu-vert.
L’intérêt non négligeable de cette lumière mise en place par une équipe de chercheurs d’Évry est qu’elle est liquide. Cela permet un transport dans des tuyaux ou tubes en tout genre, mais aussi son implantation sur les bords de cadres ou n’importe quelle surface plane.
Afin de produire de la lumière en permanence, il faut injecter dans ce liquide de l’air et des nutriments de manière automatique.
Vous l’aurez compris, la bioluminescence, c’est la production de lumière par un organisme vivant, et que si sa puissance est plus limitée, la lumière dégagée n’en est pas moins un bond en avant dans le développement durable des villes qui permet de grandement réduire la dépense énergétique tout en diminuant les risques de pollution lumineuse.