Qu’est-ce que le gaz vert ?
On oppose souvent le gaz vert (ou gaz renouvelable, biogaz) au gaz naturel. En effet, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le gaz naturel n’a rien de “bon pour la planète”. Il s’agit d’une énergie fossile qui, lorsqu’elle est brûlée, libère des quantités importantes de gaz à effet de serre. Par opposition, le gaz vert est une énergie renouvelable qui ne pollue pratiquement pas.
Au niveau des usages, le gaz vert sert principalement à créer de la chaleur (chauffage d’un logement ou de l’eau chaude sanitaire), exactement comme son cousin le gaz naturel. Il peut aussi être transformé en électricité renouvelable grâce à la cogénération. Enfin, le biogaz peut servir de carburant pour la mobilité de demain. C’est dire à quel point il a de l’avenir !
Quelle est la place du gaz vert aujourd’hui en France ?
Malgré des applications possibles diverses et variées, le biogaz occupe une place encore faible dans le quotidien des Français. Ainsi, seule 5,5 % de notre consommation d’énergie primaire en 2022 est liée au biogaz. Nous sommes donc encore loin d’atteindre les objectifs fixés par la loi relative à la Transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) qui souhaite que “10 % du gaz consommé en France d’ici à 2030 [soit] d’origine renouvelable”.
Toutefois, c’est une belle progression par rapport à il y a quelques années. Par ailleurs, les chiffres liés à la production du biogaz sont eux aussi encourageants : +22 % en 2022 par rapport à l’année antérieure, dont 46 % est liée à l’injection dans les réseaux de gaz naturel.
Quel futur pour le gaz vert ?
Le gaz vert a de plus en plus la côte. Voyons dans quel domaine il a le plus d’avenir.
Le biométhane
Le biométhane est un type de gaz vert. Il est produit grâce à la méthanisation : une technique qui consiste à placer des déchets organiques (végétaux ou animaux) dans un espace privé d’oxygène (un méthaniseur) afin d'accélérer leur dégradation. Ce processus entraîne la production de divers gaz, dont le méthane (CH4). Le biométhane est ensuite injecté dans le réseau et distribué aux ménages pour chauffer nos logements ou produire de l’eau chaude.
Le saviez-vous ?Avec ses +1000 unités de méthanisation en 2021, la France est le pays d’Europe qui produit le plus de biomasse agricole !
Le biocarburant
L’autre gros avantage du gaz vert, c’est qu’il peut être utilisé comme carburant en remplacement des énergies fossiles polluantes comme l’essence, le diesel et même le GNV : le gaz naturel véhicule. Par ailleurs, ce biocarburant est une manière très intéressante de valoriser les déchets : GRDF estime que “les déchets de 1 750 habitants permettent de faire rouler un véhicule utilitaire tout au long de l’année.”
Pourquoi miser sur le gaz vert pour notre avenir ?
Comme toutes les énergies renouvelables, le gaz vert est l'allié de la transition écologique.
Il pourrait remplacer le gaz naturel, très polluant
D’après les chiffres clés du ministère de la transition écologique, “le chauffage reste le principal poste émetteur de CO2 en 2018 (82 % du total).”. Or, environ 10 millions de foyers se chauffent encore au gaz naturel alors que cette énergie “représente 64 % des émissions de CO2 des bâtiments résidentiels”.
Le gaz vert possède les mêmes propriétés que le gaz naturel. Il peut donc le remplacer et limiter significativement les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la France ! D’après le cabinet Carbone 4 : “La substitution du gaz naturel (227 gCO2e/kWh) par le biométhane permet ainsi de réduire 80% des émissions de gaz à effet de serre.”
Il permettrait de pallier l’intermittence des Enr et les risques de pénurie
Nous l’avons vu lors de la crise Covid ou de la guerre en Ukraine : la France est encore très dépendante des importations de gaz naturel. En produisant du gaz vert sur le territoire national, nous renforçons notre souveraineté et réduisons les risques de flambée des prix du gaz naturel sur les marchés de gros ! Rien d’utopique a priori puisque l’Ademe a publié une étude démontrant la faisabilité d’un mix de gaz 100 % renouvelable d’ici 2050 !
Il limiterait les risques liés à l’électrification des usages
La France s’est donné comme objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour y parvenir, elle compte sur l’électrification des usages. Par exemple, l’interdiction de vendre des voitures thermiques en 2035 pour favoriser la circulation en voiture électrique.
Le problème, c’est que cette mesure risque de peser sur l’équilibre du réseau électrique. Le gaz vert comme carburant apparaît donc comme une bonne alternative pour compenser la demande en électricité qui risque d’exploser dans les prochaines années !
Pourquoi le gaz vert est-il encore si peu présent dans notre quotidien ?
A première vue, le gaz renouvelable a tout pour plaire ! Alors pourquoi est-il si “peu” développé ?
La méthanisation pointée du doigt
Bien que la méthanisation permette de réduire sensiblement les émissions de gaz à effet de serre, elle est encore critiquée pour ses effets sur l’environnement :
- fuites de méthane (un gaz à effet de serre) lors de la production, du transport ou du stockage ;
- pollution des sols par l’épandage du digestat (les résidus issus de la méthanisation des déchets organiques) ;
- pollution de l’air via l'évaporation du digestat produisant des particules fines.
Un développement au ralenti
Malgré tout son potentiel, le gaz vert a du mal à décoller en raison de ses coûts de production élevés. Heureusement, de plus en plus de dispositifs financiers en soutien à son développement voient le jour ainsi que des investissements pour la recherche et le développement du power-to-gaz ou de la pyrogazéification sont mis en place. La France aura-t-elle un mix 100 % gaz vert d’ici 2050 ? L’avenir nous le dira !
En attendant, vous pouvez toujours consommer de l’électricité verte ! Alpiq propose une offre avec une remise intéressante sur le prix du kWh HT.
