Hausse du prix de l’électricité : rappel du contexte
Les confinements mis en place pour faire face à la crise sanitaire de 2020/2021 ont considérablement réduit la demande en énergie de la part des ménages mais aussi des entreprises. Or, la forte reprise économique qui a eu lieu à la sortie de ces confinements a, à l’inverse, créé une augmentation soudaine de la demande en énergie, générant des tensions sur le marché du gaz et de l’électricité.
Cette situation, associée à d’autres événements comme la guerre en Ukraine et le risque de pénurie de gaz en Europe, ou encore la baisse de production d’électricité nucléaire due à l’arrêt non prévu de plusieurs réacteurs, a entraîné une hausse considérable du prix de l’électricité. En effet, le prix de gros de l’électricité a même atteint un pic jusqu’à 743,84 €/MWh le 30 août 2022 (prix day-ahead), contre 87,08 €/MWh au 1er janvier 2022*.
Pour préserver au maximum le pouvoir d’achat des français, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire, qui a permis de contenir la hausse des factures d’électricité des clients.
Voici, à titre d’information, un tableau récapitulatif de l’évolution du tarif réglementé de vente (TRV), pour une puissance souscrite de 6 kVA (tarif Base), depuis le 1er août 2019.
Date |
Prix du tarif bleu EDF (6 kVA au tarif Base) |
01/08/2019 au 31/01/2020 |
0,1524 € / kWh |
01/02/2020 au 31/07/2020 |
0,1546 € / kWh |
01/08/2020 au 31/01/2021 |
0,1557 € / kWh |
01/02/2021 au 31/07/2021 |
0,1582 € / kWh |
01/08/2021 au 31/01/2022 |
0,1558 € / kWh |
01/02/2022 au 31/01/2023 |
0,1740 € / kWh |
01/02/2023 au 31/07/2023 |
0,2062 € / kWh |
Un prix de l’électricité qui restera sur un plateau élevé jusqu’en 2025
Tandis que les prix de l’électricité sur les marchés de gros baissent peu à peu (le prix moyen de l’électricité s’élevait à 40,84 €/MWh au 1er juillet 2023, contre 343,16 €/MWh au 1er juillet 2022*), selon les prévisions d’Engie, publiées le 4 juillet 2023, le prix de l’électricité devrait pourtant rester sur un plateau haut entre 2023 et 2025. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :
- La part de l’électricité (hors ARENH) qui est fournie aux clients au tarif réglementé est approvisionnée à l’avance, selon la méthodologie établie par la CRE (Commission de Régulation de l’Energie). Cette part d’électricité correspond donc à un prix moyen, qui n’est pas impacté par les évolutions du prix du marché à court terme. Concrètement donc, la baisse des prix actuelle sur le marché de gros de l’électricité n’aura un impact sur le TRV (et donc sur les factures des clients) qu’à partir de 2024 ;
- Une faible production d’électricité nucléaire : la crise sanitaire a engendré des retards dans la maintenance du parc nucléaire français et de nombreux réacteurs ont été mis à l’arrêt, entraînant une baisse significative de la production d’électricité issue du nucléaire ;
- Un prix des combustibles et du CO² toujours élevé : le prix de l’électricité est directement lié à celui des autres combustibles (charbon, gaz) et à la quantité de carbone produite par les centrales. En effet, en Europe, les producteurs d’énergie doivent compenser les émissions de CO² engendrées par leur production en achetant des quotas de CO². Plus un producteur émet de CO² pour produire de l’électricité, plus il doit acheter de quotas de CO². Or, quand le prix du quota de CO² a explosé (80 € la tonne en décembre 2021, soit un prix multiplié par 2,4 par rapport à janvier 2021), le prix de l’électricité a augmenté aussi ;
- Une sortie progressive du bouclier tarifaire : pour limiter l’impact de la hausse du prix de l’électricité sur le pouvoir d’achats des français, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire. Ainsi, le TRV n’a augmenté que de 4 % en moyenne au 1er février 2022 et de 15 % au 1er février 2023. Cependant, le coût de cette mesure est important et le gouvernement souhaite supprimer peu à peu ce bouclier tarifaire d’ici la fin de l’année 2024.
Une baisse limitée du prix de l’électricité à partir de 2026
Fort heureusement, les experts prévoient tout de même une baisse du prix de l’électricité à horizon 2026 et notamment grâce à deux facteurs :
- Une meilleure disponibilité du parc nucléaire en France grâce à la réouverture des réacteurs mis à l’arrêt ;
- Une baisse des prix des combustibles et l’installation massive de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables.
Ces éléments vont notamment permettre aux producteurs d’électricité de limiter l’utilisation de combustibles fossiles (charbon, gaz) pour produire de l’électricité.
Toutefois, cette tendance à la baisse est à modérer car une nouvelle hausse du prix du quota de CO² est à prévoir. En effet, l’objectif 2030 visant à réduire de 55 % les émissions carbone de l’Union européenne d’ici 2030 va forcément entraîner une hausse du prix des quotas de CO².
Parmi les propositions pour atteindre cet objectif figurent notamment :
- La suppression progressive des quotas gratuits pour les compagnies aériennes dès 2027 ;
- L’extension, à partir de 2026, du marché carbone actuel au secteur maritime ;
- La création, dès 2026, d’un nouveau marché carbone pour le chauffage des bâtiments et le transport routier.
Voici un graphique de l’évolution du prix de l’électricité et du quota de CO² depuis 2015 et les prévisions à horizon 2028.
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