La COP28 appelle à l’accélération de l’action climatique
Pour rappel, la Conférence des Parties (COP) a été créée dans le cadre du sommet de la Terre qui s’est déroulé à Rio de Janeiro en 1992, suite à l’adoption de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Sa mission est de faire évoluer la CCNUCC en faisant le point sur les engagements pris par chaque État membre et en négociant de nouveaux accords.
Depuis 1995, la COP se réunit chaque année et rassemble non seulement tous les représentants des États ayant signé la CCNUCC, mais aussi différents acteurs de la société civile comme des collectivités territoriales, des organisations non gouvernementales, des entreprises, des syndicats, etc.
La 28ème Conférence des Parties (COP28) s’est déroulée à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023. Elle a rassemblé plus de 100 000 participants et a permis d’engager les 195 États membres sur plusieurs avancées majeures :
- La réduction progressive des énergies fossiles à horizon 2050 ;
- Le triplement de la production des énergies renouvelables à horizon 2030 ;
- L’aide aux pays les plus vulnérables ;
- La reconnaissance du nucléaire comme solution de décarbonation.
Une victoire pour la France et pour l’Europe car c’est la première fois que les 195 États membres s’accordent sur les mesures à prendre pour atteindre l’objectif de limitation de l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré et reconnaissent le nucléaire comme étant une énergie bas carbone.
« C’est un acte fort et historique qui engage l’ensemble des pays, notamment les pays pétroliers, sur le chemin de la neutralité carbone. Un cap a été franchi. La France continuera de se battre. » explique Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
Les experts du climat estiment qu’une augmentation de la température mondiale supérieure à 1,5°C entraînerait des conséquences graves et parfois irréversibles sur la planète et les populations. D’où la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial.
Vers le triplement de la capacité de production d’énergie nucléaire d’ici 2050 ?
Parmi les mesures phares permettant d’atteindre les objectifs fixés en matière de lutte contre le réchauffement climatique, c’est la première fois que la COP reconnaît la contribution de l’énergie nucléaire à la décarbonation et encourage son développement.
Une vingtaine de pays (dont la France, les États-Unis et les Émirats Arabes Unis) appellent même à tripler la capacité de production d’énergie nucléaire dans une déclaration publiée le 2 décembre 2023. Dans cette déclaration, les pays signataires mettent en exergue les points à prendre en compte au sujet de l’énergie nucléaire :
- L’énergie nucléaire joue un rôle essentiel pour parvenir à atteindre la neutralité carbone au niveau mondial (et limiter l’élévation de la température à 1,5°C) ;
- Les travaux menés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et plus globalement par les scientifiques nucléaires, contribuent fortement à la surveillance de l’évolution climatique et à la lutte contre les effets du réchauffement ;
- L’énergie nucléaire est la seconde source d’énergie propre dans le monde ;
- Pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2050, l’Association nucléaire mondiale et l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’Organisation de coopération et de développement économiques estiment que la capacité nucléaire installée au niveau mondial doit être multipliée par 3 ;
- Pour atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050, l’Agence internationale de l’énergie atomique estime que la production d’électricité issue du nucléaire doit doubler entre 2020 et 2050 ;
- L’AIEA joue un rôle essentiel pour aider les États membres qui en font la demande à augmenter leur capacité de production d’électricité issue du nucléaire, tout en respectant les normes de sûreté et de sécurité en vigueur.
Tenant compte de ces éléments, les pays signataires de cette déclaration sont déterminés à :
- Collaborer ensemble pour atteindre l’objectif visé du triplement de la capacité de production d’énergie nucléaire entre 2020 et 2050 ;
- Garantir un fonctionnement des centrales nucléaires qui réponde aux exigences en vigueur en matière de sûreté, sécurité, durabilité ;
- Assurer une gestion responsable des déchets nucléaires ;
- User de mécanismes de financement innovants pour financer les investissements nécessaires ;
- Soutenir le développement, non seulement du nucléaire, mais aussi de réacteurs permettant la production d’hydrogène ou de carburants de synthèse.
Et ils invitent, à la fin de la déclaration, les autres États membres à s’associer à leur démarche.
État des lieux du parc nucléaire dans le monde
Selon les chiffres du World Nuclear Industry Status Report (WNISR), l’énergie nucléaire ne représente aujourd’hui que 9 % du mix énergétique mondial avec une production annuelle de 2545 TWh en 2022. C’est moins que la production cumulée grâce à l’énergie éolienne et l’énergie solaire (respectivement 2084 TWh et 1309 TWh).
La capacité installée est encore bien plus faible : 394 GWe pour le nucléaire en 2022, contre 899 GWe pour l’éolien et 1047 GWe pour le solaire.
Si les objectifs visés par les pays signataires de la déclaration relative au triplement de la production d’énergie nucléaire du 2 décembre 2023 sont atteints, cela signifie alors que :
- La production d’électricité issue du nucléaire au niveau mondial devrait alors s’élever à environ 5110 TWh d’ici 2050 (production 2020 multipliée par deux) ;
- La capacité de production d’énergie nucléaire au niveau mondial devrait alors s’élever à environ 1167 GWe à horizon 2050 (capacité de production 2020 multipliée par trois).
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