Crise de l’énergie : quelles augmentations pour 2024 ?

Plusieurs facteurs entraînent la volatilité des prix de l’énergie et le sujet demeure assez inquiétant pour les dirigeants qui essaient de canaliser les répercussions sur la facture des consommateurs.

La Chine notamment essaie de sortir du charbon, une énergie fossile très polluante. Pour ce faire, elle multiplie sa demande en gaz, une énergie de transition, afin de faire tourner ses centrales électriques. Cette lourde demande fait monter l’import d’énergie, mais aussi le cours du gaz dans le monde.

Aujourd’hui, la volonté de décarboner l’énergie demande de recourir à des solutions coûteuses et de nouvelles installations. L'intermittence des énergies renouvelables, même si des solutions de stockage voient le jour, pose encore une problématique supplémentaire. En effet, nous pouvons avoir de la surabondance comme un déficit non négligeable en fonction des intempéries.

Vous l’aurez compris, sans ajustement massif et pérenne de la situation, les prix devraient rester quelque peu volatils sur le marché.

Un parc nucléaire vieillissant fait planer le doute

Si l’année 2022 a été chaotique concernant la production nucléaire, de par les maintenances, les retards dus à la Covid-19, les problèmes de corrosion, etc. l’année 2023 promettait d’être à nouveau “normale”. Cependant, force est de constater que ce n’est pas le cas, le premier trimestre 2023 a connu une production moins importante que celui de 2022.

L’énergéticien public annonce sur son site internet que “des prolongations d’arrêt essentiellement dues à l’examen et aux réparations des circuits concernés par la corrosion sous contraintes et aux effets induits par les mouvements sociaux” pouvaient expliquer un retard dans la production d’électricité. EDF confirme cependant que la production pour 2023 reste dans la fourchette prévue après ces propos, recueillis dans un communiqué de presse du mois d’avril.

Le 21 avril, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, annonçait que le bouclier tarifaire serait maintenu jusqu’en 2025. En effet, il expliquait aux micros de LCI qu’il “nous donne deux ans, d’ici début 2025, pour sortir du bouclier sur l’électricité”, en raison de prix qui restent très élevés.

Cependant, Gabriel Attal, le ministre délégué aux Comptes publics, a confirmé que le bouclier tarifaire s’arrêterait progressivement à la fin de l’année 2024. Le doute n’est plus permis sur le maintien du bouclier tarifaire sur l’année 2025, et Gabriel Attal explique aux micros de RTL que “dès lors qu’on doit faire des économies, il faut notamment sortir des dispositifs spécifiques qu’on a mis en place pendant la crise de l’inflation. [...] ça veut dire qu’on va devoir sortir progressivement du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie”.

… Mais pas sur le gaz

Question gaz, le bouclier tarifaire a pris fin en même temps que les tarifs réglementés, au premier juillet. Bruno Le Maire explique que les prix “sont revenus à la situation d’avant crise, à 50 euros le mégawattheure. [...] il n’y a pas de raison de maintenir le bouclier”. Toutefois, le ministère de la Transition énergétique précise que “le bouclier reste en place jusqu’à la fin de l’année pour protéger les Français, mais ne s’activera que si les prix du gaz connaissent à nouveau une forte hausse sur les marchés”.

Avec la reprise mondiale post-covid, la situation sur les prix de l’énergie s’est tendue. Avec la guerre en Ukraine et les différents épisodes de sécheresse ont aggravé l’épisode jusqu’au troisième trimestre de l’année 2022. Si depuis, les tensions se sont calmées, les prix restent exceptionnellement hauts par rapport aux années antérieures à 2021. La crise européenne de l’énergie n’est pas terminée et les prix risquent de rester incertains sur le court et moyen terme.