Objectif : Zéro émission nette d’ici 2050
Dans son sixième rapport d’évaluation publié le 20 mars 2023, le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) rappelle que les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux activités humaines ont déjà provoqué un réchauffement climatique de 1,1°C par rapport à la période préindustrielle.
Or, le réchauffement climatique entraîne des conséquences néfastes pour les populations, partout dans le monde (augmentation du nombre de sécheresses, d’inondations, d’épisodes de canicule, etc.). Le GIEC rappelle alors que limiter l’augmentation de la température à 1,5°C dès 2030 est la seule solution pour éviter des conséquences irréversibles sur le climat dans le monde.
C’est l’objectif du scénario « Zéro émission nette » d’ici 2050 (« Net Zero Emissions by 2050 Scenario » - NZE) qui vise à la neutralité carbone à horizon 2050. Concrètement, atteindre la neutralité carbone signifie atteindre l’équilibre entre la quantité de GES émise par les activités humaines et le puits de carbone disponible (tous les écosystèmes qui absorbent naturellement les GES comme les forêts, les prairies, les sols agricoles, etc.).
Où en est-on en 2024 ?
En 2024, la situation n’a pas beaucoup évolué et l’avenir des dernières centrales à charbon en France reste encore flou.
Du côté de la centrale de Cordemais, le projet de reconversion à la biomasse (projet Ecocombust) qui était initialement prévu à horizon 2027 a finalement été abandonné.
Dans un communiqué de presse publié le 24 septembre 2024, EDF (propriétaire du site de Cordemais) explique que les conditions technico-économiques de réalisation du projet Ecocombust, dont l’objectif était de fabriquer un combustible à base de déchets de bois (des pellets), comme alternative au charbon de bois, n’étaient pas réunies pour concrétiser ce projet.
À la place, EDF envisage de créer une usine de préfabrication des tuyauteries du circuit secondaire principal destinées aux EPR2 (les réacteurs nucléaires dernière génération).
Du côté de la centrale de Saint-Avold, le producteur d’énergie (et propriétaire du site) GazelEnergie a proposé deux plans distincts au Gouvernement.
Il a jugé « déraisonnable » sur le plan économique, la proposition d’Emmanuel Macron de convertir intégralement la centrale à la biomasse pour sortir du charbon à horizon 2027.
GazelEnergie a alors émis deux propositions :
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Convertir la moitié de l’approvisionnement à la biomasse et conserver le charbon pour le reste. Le projet consisterait à modifier les installations existantes pour brûler du gaz fossile et du biogaz. Cela représente un investissement de 110 millions d’euros pour une capacité de production estimée à 540 MW ;
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Construire une nouvelle centrale d’une capacité de 900 MW pour produire de l’électricité, uniquement à base de biogaz. Cela représente un investissement bien plus lourd (500 millions à 1,2 milliards d’euros selon GazelEnergie).
Le producteur d’énergie attend toujours un positionnement clair de la part du Gouvernement pour lancer l’un des deux projets. Il n’a, à ce jour, pas obtenu de réponse.
Les leviers pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Pour parvenir à atteindre la neutralité carbone dans les temps, il est essentiel de limiter les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Et cela est possible à condition de réduire considérablement le recours aux énergies fossiles.
Une énergie fossile est un combustible non renouvelable comme le pétrole, le gaz naturel, mais aussi le charbon. Lorsque ces combustibles sont brûlés, ils libèrent une grande quantité de dioxyde de carbone et de GES, responsables du réchauffement climatique.
On estime par exemple que la quantité de dioxyde de carbone émise par la combustion de charbon dans le monde représente 44 % des émissions mondiales totales, faisant du charbon l’énergie fossile l’une des plus polluantes et l’une des principales responsables de l’augmentation de la température au niveau mondial.
De même, selon le rapport « Statistical Review of World Energy 2022 » publié par le groupe BP, les énergies fossiles représentaient encore plus de 80 % de la consommation d’énergie primaire dans le monde et plus de 60 % de la production électrique mondiale. Le charbon représente à lui seul 36 % du mix électrique mondial.
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Objectif de la France : sortir du charbon en 2027
La France est l’un des pays les plus engagés dans la transition énergétique. Elle a même été le premier pays d’Europe à inscrire l’objectif de neutralité carbone dans la loi.
À ce titre, les objectifs en matière de transition énergétique sont fixés pour que la France atteigne la neutralité carbone d’ici 2050.
De nombreux leviers sont prévus pour y parvenir, dont, évidemment, la sortie des énergies fossiles.
La crise énergétique actuelle, notamment liée à la guerre en Ukraine, a retardé les objectifs ambitieux que la France (et d’autres pays de l’Union européenne) s’était fixés en la matière.
Mais dans l’interview qu’il a donnée au 20h de TF1 le 24 septembre 2023, le Président de la République, Emmanuel Macron a réaffirmé des objectifs clairs quant à la sortie du charbon pour la France.
Il a expliqué que, dans le cadre de la planification écologique, pour laquelle le gouvernement va investir 40 milliards d’euros : « on doit sortir du charbon. C’est ce qu’on appelle une énergie fossile, c’est la plus polluante. Les scientifiques nous disent il faut que l’humanité sorte du charbon d’ici à 2030 ».
Pour y parvenir, la solution est simple : fermer les centrales à charbon encore en activité sur le territoire français. Aujourd’hui, en France, il existe encore deux centrales à charbon : celle de Cordemais, en Loire-Atlantique et celle de Saint-Avold, en Moselle. La promesse d’Emmanuel Macron à ce sujet est très claire : ces deux centrales à charbon vont être converties à la biomasse d’ici 2027.
En 2021, en France, le charbon représente 3 % de la consommation d’énergie primaire, contre 14 % pour les énergies renouvelables, 15 % pour le gaz naturel, 28 % pour le pétrole, et 40 % pour le nucléaire.