Tout savoir sur le parc éolien en mer de Fécamp inauguré le 15 mai 2024

La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 et la loi énergie-climat (LEC) de 2019 ont fixé des objectifs ambitieux pour la France en matière de réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES) et notamment atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. 

Pour y parvenir, le gouvernement met en place des actions visant à une électrification massive des usages, à l’aide, bien sûr, d’une électricité décarbonée. 

Plusieurs solutions sont déployées en parallèle pour augmenter la production d’électricité décarbonée en France : de nouveaux projets de centrales nucléaires par exemple (dont la première ne sera mise en service qu’à partir de 2035), mais aussi le développement de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables (EnR), et plus spécifiquement l’éolien en mer.

L’éolien en mer, aussi appelé « éolien offshore » présente de nombreux avantages : 

• Il permettra de couvrir environ 1/4 des besoins en électricité de la France à horizon 2050 ;
• Il présente un taux de productivité important avec un facteur de charge de 45 % en moyenne ;
• Il émet peu de CO² ;
• Il est compétitif : le dernier appel d’offres éolien a été attribué à un tarif de 45 €/MWh.

C’est pour cette raison que le Gouvernement mise aussi sur l’éolien offshore pour atteindre les objectifs fixés en matière de neutralité carbone. Comme le disait le Président de la République, Emmanuel Macron, lors de la déclaration de Belfort du 10 février 2022 : « l'éolien en mer sera développé pour viser de l'ordre de 40 gigawatts en service en 2050, soit une cinquantaine de parcs éoliens en mer ».

Mais où en sommes-nous à ce jour du déploiement de l’éolien en mer en France ? On fait le point.

À fin mai 2024, on recense au total 16 projets d’éoliens en mer : 

• 5 sont en état de « mise en concurrence » : dont 2 en Méditerranée, 1 dans le Sud-Atlantique, 1 dans le Sud-Bretagne et 1 dans le Centre Manche ;
• 1 est en cours de développement en Centre Manche ;
• 1 est en cours d’obtenir les autorisations nécessaires à Dunkerque ;
• 5 sont en travaux : Dieppe/LeTréport, Courseulles-sur-mer, Yeu-Noirmoutier, Gruissan et Leucate Le Barcarés (deux pilotes sur l’éolien flottant).

À noter que la ferme pilote d’éoliennes flottantes de Groix et Belle-Île a été arrêtée en 2022.

Concernant les parcs éoliens en fonctionnement : 4 sont actuellement en service. Le premier parc, inauguré en 2022 à Saint-Nazaire, celui de Saint-Brieuc partiellement en service, celui de Fécamp, inauguré le 15 mai 2024 et le parc flottant pilote de Faraman (Port-Saint-Louis-du-Rhône). 

En résumé :

• Le parc éolien offshore de Saint-Nazaire a été inauguré et mis en service en 2022. Il compte 80 éoliennes réparties sur une superficie de 78 km² et représente une puissance totale de production de 480 MW (6 MW par éolienne) ;
• Le parc éolien en mer de Saint-Brieuc est quant à lui composé de 62 éoliennes réparties sur une superficie de 75 m² et représente une puissance totale de 496 MW ;
• Le parc d’éoliennes flottantes de Faraman représente une capacité de production totale de 24 MW (3 éoliennes de 8 MW chacune).

Le parc éolien de Fécamp a quant à lui été inauguré le 15 mai 2024.

Le Président de la République, Emmanuel Macron, était attendu mercredi 15 mai 2024 pour inaugurer le parc éolien offshore de Fécamp (à une vingtaine de kilomètres d’Étretat), le premier parc éolien de Normandie. Mais les événements tragiques qui ont eu lieu en Nouvelle-Calédonie ont contraint le Président a annulé son déplacement. 

Cependant, compte tenu des enjeux pour la filière de l’éolien en France, le Gouvernement a tout de même envoyé un représentant officiel pour inaugurer le parc : il s’agit de Roland Lescure, le ministre délégué à l’industrie et à l’énergie.

Le parc éolien de Fécamp représente une puissance de production totale de 497 MW. Cela représente l’équivalent de 60 % de la consommation des habitants de la Seine maritime (c’est-à-dire 830 000 habitants). Il est composé de 71 éoliennes, réparties sur une superficie de 60 km².