Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?
L’empreinte carbone sert à mesurer l’impact d’une activité, de par ses émissions de gaz à effet de serre, sur l’environnement, c’est un indicateur. On retrouve l’expression de cet indicateur en dioxyde de carbone équivalent (CO2e) pour homogénéiser le rapport des gaz à effet de serre à une seule norme, celle du CO2, afin de déterminer la quantité de CO2 qui contribue au réchauffement climatique et aux différents impacts de ce dernier sur notre production d’énergie, retenant le rayonnement solaire.
Dans le cas particulier du déplacement en avion, il s’agit de calculer les tonnes de gaz à effet de serre émis par l’appareil pendant le voyage par la combustion de kérosène, mais aussi les applications liées à la fabrication de ce dernier.
Quid du bilan carbone d’un vol ?
L’ADEME, l’Agence de la Transition écologique, utilise un facteur pour parler de l’empreinte carbone d’un vol, exprimé en KgCO2e par passager au kilomètre. Plus précisément, c’est la quantité de CO2 émise au kilomètre qu’il faut diviser par le nombre d’occupants de l’avion. De fait, on estime cette convention pour calculer l’impact carbone d’un vol, que ce soit à titre particulier ou professionnel.
Pour faire un calcul complet, l’ADEME se base sur les consommations réelles qui lui sont communiquées par la Direction générale de l’aviation civile. De ces données, l’ADEME distingue trois émissions distinctes :
- celles en amont, extraction des matières premières et stockage en pompe du kérosène ;
- les émissions dues à la combustion du kérosène pendant le vol ;
- les émissions liées à la condensation dégagée par l’appareil.
Les émissions exercées lors de la construction de l’appareil ou à la fabrication des infrastructures aéroportuaires ne sont pas prises en compte dans ce calcul.
Le carburant utilisé pour le voyage
Le kérosène est un combustible de type énergie fossile, issu du raffinage du pétrole. En prenant en compte l’extraction pétrolière, le raffinage, le transport et la distribution de ressource, notamment jusqu’aux pompes, provoquent 16% d’émissions de CO2.
Attention, en plus du carbone, la combustion du carburant implique des échappées de vapeur d’eau, des hydrocarbures qui n’ont pas été consumés, du monoxyde de carbone, mais aussi des particules de suie et des oxydes d'azote et de soufre.
La condensation qui s’échappe de l’avion
Outre le kérosène qui représente jusqu’à presque 55% de l’empreinte carbone, les traînées de condensation sont elles aussi responsables. S’il ne s’agit que de vapeur d’eau émise par les moteurs, les nuages qu’elle forme peuvent rester jusqu’à plusieurs heures en état, ce qui contribue au réchauffement de la surface de la Terre en absorbant une partie du rayonnement de cette dernière qui reviendra alors au sol plutôt que de se diriger vers l’espace.
La compensation carbone de son voyage en avion
De 2014 à 2016, Air France a expérimenté le farnésane, un biocarburant produit à base de canne à sucre. Au vu des résultats par rapport aux coûts qui étaient bien supérieurs à celui du kérosène pour seulement arriver à réduire les émissions de CO2 de 6%, le projet a été abandonné.
Depuis une dizaine d’années, il y a des études en cours et des expérimentations pour des carburants moins néfastes pour le climat. En attendant d’avoir un meilleur bilan carbone, on parle de compensation. Si cette dernière appellation n’influe en rien sur le bilan carbone du vol à proprement parler, elle permet de “compenser” le carbone émis en contribuant à la neutralité carbone collective.
Des projets écologiques ont été mis en place, et leur activité permet d’éviter les émissions de gaz à effet de serre. La compensation carbone consiste donc à participer au financement d’un ou plusieurs de ces projets, qu'ils soient en France ou dans un pays en développement. De nombreuses propositions de compensations carbone existent aujourd’hui, et sont disponibles en ligne.
Des avions moins polluants en 2050 ?
En juin 2023, Emmanuel Macron a annoncé vouloir décarboner l’aviation civile et militaire. Pour ce faire, des investissements massifs sont prévus pour le développement de nouvelles technologies et de la filière des biocarburants, qui travaillent notamment sur des avions électriques ou à hydrogène. Il a d’ailleurs mentionné l’installation d’une usine dans les Pyrénées-Atlantiques avec une estimation de 800 emplois créés directement ou indirectement. Il déclare alors que “nous, Français, on doit être les champions de l’avion ultra-sobre, et on a les moyens de l’être”.