Point sur la croissance des ventes des véhicules électriques

Le développement de la mobilité verte, via les véhicules électriques et hybrides, est toujours encouragé en raison de leur aspect non-polluant. Depuis 2020 et la pandémie de Covid-19, le marché a été ralenti notamment à cause d’une pénurie des composants. Il est reparti à la hausse en 2023. Pour l’année 2024, les débuts sont en dent de scie. Un phénomène qui peut s’expliquer par plusieurs éléments, notamment au niveau des aides financières. Alpiq vous en dit plus.

Quelle croissance pour la vente de véhicules électriques en France ?

La tendance générale des dernières années est à la hausse concernant les véhicules électriques. Sur son site internet, l’Avere annonce les chiffres de la mobilité électrique en France en 2023 : 

  • 491 866 véhicules électriques et hybrides rechargeables légers neufs immatriculés en 2023, dont 328 512 véhicules électriques (+ 49,5% par rapport à 2022) et 163 354 (+ 28,5%) hybrides rechargeables (sources : AAAData, Avere-France et Colombus Consulting) ;
  • 22,83% de parts de marché à l’année (versus 18,3% en 2022, 15 % en 2021, 9,5% en 2020). Ce sont les voitures électriques particulières qui ont le plus tiré leur épingle du jeu en s’accordant, sur le segment des voitures particulières, 16,53 % du marché ;
  • 1 594 841 véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation en France (dont 1 018 605 modèles électriques et 576 236 modèles hybrides rechargeables).

Parmi les modèles électriques légers neufs les plus immatriculés : la Tesla Model Y, suivie par la Dacia Spring et la Peugeot e-208 sur la troisième place du podium. Du côté des modèles hybrides rechargeables légers neufs, la Peugeot 308 occupe la première place, suivie par la Peugeot 3008 et enfin la Mercedes GLC.

Un début d’année 2024 mitigé

Mais le début de l’année 2024 n’est pas si bon pour le secteur de la mobilité électrique en France. Toujours selon l’Avere, les immatriculations des véhicules électriques et hybrides rechargeables ont baissé de 44% en janvier 2024 (32 059 unités), par rapport au moins précédent. Reste que selon le délégué général de l’Avere, « les volumes de janvier 2024 sont supérieurs de 19% à ceux de janvier 2023 et janvier 2022 ».

En février les chiffres sont meilleurs. Ce sont 40 002 véhicules électriques ou hybrides rechargeables qui ont été immatriculés, soit plus 25,7% par rapport à février 2023. En mars la hausse est plus timide mais toujours présente : 53 239 véhicules électriques et hybrides rechargeables immatriculés (soit +9,3% par rapport à mars 2023). Si beaucoup moins de véhicules électriques et hybrides rechargeables ont été immatriculés en avril 2024 (37 850 unités, soit une baisse de 29%), cela représente tout de même une hausse de 25,2% par rapport à avril 2023.

Pas d’inquiétude à avoir selon le délégué général de l’Avere France qui rappelle que 2023 avait débuté avec trois mois de hausse puis un mois de baisse importante.

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Plusieurs explications

Ces fluctuations du marché de l’automobile électrique peuvent s’expliquer par plusieurs éléments.

Les évolutions des critères d’éligibilité au bonus écologique

Le bonus écologique est une aide financière apportée par l’État pour encourager la mobilité électrique. Elle permet l’achat d’un véhicule neuf, qui n’émet pas de CO2 : voiture, utilitaire, quadricycles, 2 ou 3 roues électriques ou même vélo (dans la limite de 47 000€ et de 2,4 tonnes). Il permet à de nombreux ménages de pouvoir acquérir un véhicule moins polluant.

Mais ce bonus écologique a évolué fin 2023 avec la prise en compte d’un nouveau critère : le score environnemental, qui permet de "valoriser la performance environnementale de la fabrication ainsi que de l’acheminement du véhicule" selon le ministère de l’Économie. Ce score environnemental va plus loin pour la planète, son objectif est d’éviter l’émission de 800 000 tonnes d’équivalent CO2 par an.

Le versement du bonus écologique est ainsi lié à ce score environnemental, ainsi qu’au revenu fiscal de référence de l’acheteur. Mais il a récemment diminué, via un décret publié le 12 février 2024. L’aide est désormais de 4 000 € maximum (contre 5 000 € auparavant) pour les ménages des cinq plus hauts déciles de revenus. Il est même supprimé pour les personnes morales et ne s’applique plus aux véhicules électriques d’occasion.

L’effet du leasing social 

Les prochaines évolutions du marché électrique seront très certainement scrutées. Car les chiffres du début d’année ont été boostés par la mise en place du leasing social, un dispositif mis en place par le gouvernement au 1er janvier 2024 pour rendre les véhicules électriques plus accessibles. Les ménages ne devaient débourser qu’entre 100 et 150€/mois pour rouler en électrique. 

Le dispositif a remporté un tel succès que le gouvernement l’a suspendu en février 2024. Près de 50 000 véhicules ont été commandés et continuent d’être livrés, contre les 25 000 prévus. Face à ce succès, un retour en 2025 pourrait être envisagé.

Des budgets grippés par l’inflation

Pour les ménages, pas facile de se lancer dans un achat de véhicule électrique. Encore moins avec les aides financières qui diminuent. La faute notamment à l’inflation, qui dure depuis plusieurs mois. Nombreux sont les ménages qui attendent également la sortie de nouveaux modèles moins chers, annoncés par les constructeurs : notamment la R5 de Renault, la ë-C3 de Citroën, la Panda de Fiat ou encore la ID.2 de Volkswagen. Les prix ne devraient pas dépasser 25 000€, hors bonus.

Un développement lent des points de charge 

Enfin, vient la problématique de la recharge des véhicules électriques. Les points de recharge sont également un sujet sensible de la mobilité électrique. Car les bornes de recharge se déploieraient moins vite que les ventes de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Pour certains, malgré un droit à la prise, difficile de se projeter sans borne en copropriété. Pour d’autres, c’est la lenteur de la recharge qui est en cause et des bornes de recharge rapide encore trop peu nombreuses.

Reste que l’installation de bornes électriques progresse en France. Selon l’Avere il y avait 118 009 points de recharge ouverts au public en France au 31 décembre 2023, 123 347 au 29 février 2024 et 127 287 au 31 mars 2024.

Une problématique qui touche toute l’Europe selon ACEA, l’Association des constructeurs européens d'automobiles. Selon ses chiffres, les ventes de voitures électriques auraient augmenté presque trois fois plus vite que le nombre de points de recharge.

Bon à savoir

Pour recharger sa voiture à moindre frais, le mieux reste d’installer une borne de recharge à domicile. Avec un prix du kWh inférieur à celui du tarif réglementé, l’offre d’électricité d’Alpiq vous permet de faire des économies. 

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