Le marché des voitures électriques en France en 2023
Le marché de l’automobile en France est en plein bouleversement. Nouveaux enjeux, nouvelles réglementations, nouveaux comportements : on fait le point.
En France, on recense 38,9 millions de voitures en circulation au 1er janvier 2023, selon les chiffres du Gouvernement. 96,8 % de ces voitures roulent exclusivement au diesel (53 %) ou à l’essence (40 %). Les véhicules électriques ne représentent que 1,5 % du parc automobile roulant.
Pourtant, on constate une forte électrification du parc automobile, comme le démontrent les chiffres d’Avere France :
- 46 615 véhicules électriques (VE) et hybrides rechargeables (PHEV) ont ainsi été immatriculés en France au cours du mois d’octobre 2023, soit une augmentation de +45,4 % par rapport à octobre 2022 ;
- Au total : 385 250 VE et PHEV ont été immatriculés au cours de l’année 2023 (chiffres à fin octobre 2023), soit une hausse de +42,9 % par rapport à la même période en 2022.
Comment expliquer cette tendance à la hausse du nombre de véhicules électriques ?
14 millions de véhicules électriques d’ici 2035 ?
Face à l’urgence climatique, l’Union européenne met en place de nombreuses mesures visant à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre de tous ses États membres.
Au-delà des nombreuses aides financières incitant les ménages à se tourner davantage vers un véhicule moins polluant (bonus écologique et prime à la conversion en France par exemple), la réglementation évolue aussi.
L’Union européenne a notamment voté l’interdiction de la vente des véhicules thermiques neufs d’ici 2035. Concrètement, donc, dès 2035, il ne sera plus possible d’acheter un véhicule neuf fonctionnant à l’essence ou au diesel. Ce qui va inciter de nombreux ménages à se tourner vers les véhicules électriques.
Dans son étude « Hit the road » sur les besoins de recharge à horizon 2035, réalisée par AFRY, Avere-France dévoile 3 scénarios basés sur les projections de RTE et de BNEF concernant l’évolution du parc de véhicules électriques en France d’ici 2035.
Dans le scénario « Haut », l’étude estime que le parc de véhicules électriques s’élèvera à 14 millions en 2035, contre 12,2 millions pour le scénario « Central » et seulement 7 millions pour le scénario « Bas ».
S’il est encore difficile de prédire précisément le nombre de véhicules électriques en circulation à horizon 2035, on peut affirmer avec certitude que ce nombre connaîtra une hausse dans les prochaines années. Ce qui implique une augmentation de la consommation en électricité d’ici 2035 pour recharger lesdits véhicules.
Quelle hausse de la consommation électrique prévoir dans les années à venir ?
L’hiver dernier (2022/2023), face à un contexte de crise énergétique renforcée par la guerre en Ukraine et les baisses d’approvisionnements de l’UE en gaz russe, la France a connu un risque élevé de pénurie en énergie et plus spécifiquement de coupure d’électricité.
La question se pose alors de savoir si face à l’augmentation à prévoir du nombre de véhicules électriques circulant sur les routes, le réseau sera toujours capable d’alimenter les consommateurs en électricité ?
Dans son bilan prévisionnel 2023-2035, RTE expose 3 scénarios possibles quant à la transformation du système électrique pour la période 2023-2035.
Le premier scénario (le scénario A, le plus favorable) se fonde sur l’atteinte des objectifs fixés en matière de décarbonation et de réindustrialisation. Ce scénario présente une électrification renforcée qui entraîne une forte augmentation de la consommation d’électricité qui pourrait atteindre entre 580 et 640 TWh par an en 2035 (contre 460 TWh en 2023). Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation de la mobilité légère et lourde, mais aussi l’industrie et le développement des data centers (pour le secteur tertiaire).
Si on envisage le scénario A, dans lequel la consommation d’électricité augmente le plus fortement (notamment avec la hausse du nombre de véhicules électriques présents dans le parc automobile), RTE affirme que la France dispose des moyens nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés, à condition d’utiliser 4 leviers incontournables :
- La sobriété énergétique : face au risque de pénurie rencontré durant l’hiver 2022/2023, le Gouvernement a appelé les français à la sobriété énergétique. La poursuite de ces écogestes simples au quotidien devrait permettre d’économiser jusqu’à 25 TWh d’électricité par an en 2035 ;
- L’efficacité énergétique : l’amélioration de la performance des équipements, cumulée à la rénovation thermique des bâtiments, devrait permettre d’économiser entre 75 et 100 TWh par an, selon les estimations de RTE ;
- Le développement des énergies renouvelables est nécessaire, quel que soit le scénario retenu selon RTE, et devrait permettre de produire 270 TWh d’électricité au minimum (320 TWh dans l’idéal) ;
- La disponibilité du parc nucléaire, limitée ces dernières années, a entraîné un retard dans la production d’électricité issue du nucléaire. La stratégie mise en œuvre par le Gouvernement devrait permettre de retrouver des niveaux de disponibilité nucléaire suffisants (aux alentours des 400 TWh par an).
En conclusion, RTE affirme que la sécurité de l’approvisionnement tend à s’améliorer de façon significative et ne devrait pas poser de problèmes dans les prochaines années, notamment grâce à ces 4 piliers.
À titre de comparaison, le scénario B envisage l’atteinte des objectifs fixés avec un retard de 3 à 5 ans et le scénario C tient compte des risques si les tensions géopolitiques et macroéconomiques perdurent de façon durable. Dans ces situations, la hausse de la consommation d’électricité sera moindre par rapport au scénario A.
La consommation des véhicules électriques peut-elle faire exploser la consommation d’électricité ?
Selon le gestionnaire du réseau de transport RTE, la réponse est « Non », pour plusieurs raisons.
D’une part, la recharge des véhicules électriques ne devrait représenter que 10 % de la consommation d’électricité globale en 2035 (à titre de comparaison, c’est moins que la hausse de la consommation d’électricité connue en France entre 2000 et 2010).
De plus, les modes d’utilisation des véhicules électriques devraient permettre de réguler la consommation électrique des ménages. Par exemple, un véhicule électrique à l’arrêt peut servir de moyen de stockage et durant les pics de consommation, permettre d’alimenter les équipements d’un logement ou de réinjecter une certaine quantité d’électricité sur le réseau de distribution public. De même, il sera simple de favoriser le rechargement de son VE sur les périodes de faible consommation, afin de ne pas surcharger le réseau inutilement (comme de nombreux ménages le font déjà pour la production d’eau chaude sanitaire en faisant chauffer leur ballon d’eau chaude uniquement durant les « heures creuses » par exemple).
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