Comment fonctionne le marché de gros du gaz naturel ?

Le PEG ou Point Echange Gaz est une place boursière sur laquelle s’effectuent l’ensemble des transactions concernant le gaz naturel. On distingue avant tout deux types de marchés : 

• Un marché day ahead ou marché spot : où le gaz est acheté et vendu pour livraison le lendemain. Ce marché reflète les variations quotidiennes de la demande et de l'offre.
• Un marché à termes : où les transactions sont planifiées pour une livraison future à plusieurs mois voire plusieurs années, permettant aux acteurs de se prémunir contre les fluctuations de prix.

Plusieurs acteurs sont amenés à intervenir sur le marché de gros du gaz. Notamment, on y trouve : 

• les fournisseurs d’énergie qui viennent acheter des volumes de gaz pour les revendre sur le marché de détail ;
• des producteurs, qui viennent vendre de l’énergie ; 
• les transporteurs, GRTgaz et Téréga, qui se chargent de l’acheminement du gaz naturel. 

En revanche, les particuliers ne peuvent pas s’y rendre pour acheter directement du gaz. Ils doivent impérativement souscrire un contrat auprès d’un fournisseur.

En France, depuis 2018, on dispose d’un PEG unique appelé Trading Région France (TRF). Quels sont les avantages d’une place de marché uniformisée ? 

Fusion du PEG Nord et de TRS 

Historiquement, on disposait de deux points d’échange sur le marché de gros du gaz en France :

• Le PEG Nord, relié aux réseaux de transport de l’Europe du Nord et de l’Est (Allemagne, Belgique, Norvège, etc.) ;
• Trading Region South (TRS) pour les zones sud opérées par Téréga et GRTgaz.

Elles ont fusionné pour devenir Trading Region France (TRF). La création de cette place de marché unique permet d’uniformiser les prix. En effet, d’importants écarts de prix pouvaient se creuser entre les PEG Sud et Nord au détriment des consommateurs de la zone Sud.  

Le rôle de TRF sur le marché de l’énergie en France. 

Outre une harmonisation des prix Nord-Sud, TRF dispose d’un rôle essentiel sur le marché. Son rôle est de : 

• Sécuriser l’approvisionnement en gaz naturel sur l’ensemble du territoire français ; 
• Favoriser le développement d’interconnexion avec les transporteurs des pays voisins (Espagne, Allemagne, Belgique, etc.)
• Faire croître les volumes de gaz échangés en France de manière à se positionner comme un concurrent du marché TTF, la place boursière de gaz la plus importante de l’Union européenne, située aux Pays-Bas.

Les prix du gaz sur le PEG sont très volatils. D’une année sur l’autre le prix peut passer du simple au double. En effet, ils sont influencés par un grand nombre de facteurs géopolitiques et économiques. 

Comme on peut le voir sur le graphique, en 2020, pendant la pandémie de Covid-19, le prix du MWh de gaz a fortement baissé. Du fait de la mise à l’arrêt de nombreuses entreprises et industries, la demande a été ralentie entrainant une chute des cours. 

A l’inverse, du fait de la reprise économique, les cours ont remonté à partir de 2021. Ils ont enregistré un pic en 2022 en raison de la guerre en Ukraine menée par la Russie. L’Union européenne qui se fournissait en grande partie chez le géant de l’Est a dû revoir ses sources d’approvisionnement ce qui a eu pour effet un emballement du marché. Si les cours ne sont pas revenus au niveau d’avant le début de la crise de l’énergie, ils ont fortement baissé en 2023. 

Pour autant, les prix du gaz sur le marché de gros ne devraient pas continuer a diminué. L’évolution du prix du gaz semble partir à la hausse dans les années à venir. Les prix PEG sont évalués à 46,78 €/MWh en moyenne entre novembre 2023 et mars 2024 et à 51,45 €/MWh pour l’hiver 2024-2025, d’après les prévisions de GRTgaz.

Le PEG a une influence directe sur les tarifs du gaz en France. En effet, lorsque les cours de la molécule augmentent, le coût de l’approvisionnement pour les fournisseurs d’énergie est plus élevé. De ce fait, les fluctuations des prix de gros sont répercutées sur la facture des consommateurs.