Qu’est-ce que l’hydrogène gris ?
La production de l'énergie qu'est l'hydrogène gris est réalisée à partir des énergies fossiles, le plus souvent du gaz naturel : elle est très énergivore et engendre du dioxyde de carbone. Ce procédé, appelé vaporeformage, relâche donc une grande quantité de CO2, mais l’hydrogène gris représente pourtant encore la plus grande partie de la production mondiale (plus de 98% de cette dernière) et c’est en grande partie pour cette raison que l’hydrogène extrait de gaz naturel est appelé hydrogène gris.
Comment est-il fabriqué ?
Le vaporeformage permet de séparer les molécules d’hydrogène de celles du carbone présentes dans le gaz naturel avec de la vapeur d’eau amenée à surchauffer.
Une autre méthode de fabrication est la gazéification du charbon, mais cette dernière n’est plus courante.
À l’échelle mondiale, l’hydrogène gris qui représente environ 99 % de la production d’hydrogène dans le monde est issu :
- à 62 % par le biais du vaporeformage du méthane,
- à 19 % de la gazéification du charbon,
- à 18 % de l’oxydation partielle du pétrole.
La production d’hydrogène par le biais d'hydrocarbures est de loin la moins coûteuse, car on estime qu’un kilo d’hydrogène gris coûte environ 1,5 € (bien que le prix fluctue en fonction du prix du gaz). Que ce soit depuis le gaz ou le pétrole, et comme nous l’avons vu, parfois depuis le charbon, cette énergie est très polluante avec un dégagement important de CO2 et sa décarbonation devient une véritable problématique.
Quels sont les atouts de l’hydrogène gris ?
Contrairement au pétrole ou au gaz, l’hydrogène, un gaz inodore, n’est ni toxique ni corrosif et dispose d’une grande densité massique. Il est stockable, facilement transportable, et enfin, il peut être injecté dans le réseau de gaz naturel.
Un dernier avantage et pas des moindres, l’hydrogène peut être utilisé comme carburant, notamment de voitures et de camions qui, grâce à cette énergie, ne rejettent que de l’eau lorsqu’on les utilise.
Vous l’aurez certainement compris, mais l’hydrogène est une énergie plus qu’intéressante. En revanche, l’hydrogène gris est plus polluant et seul le coût de fabrication le rend plus avantageux que les autres formes, notamment l’hydrogène vert.
Et ses inconvénients ?
Comme nous l’avons vu, son principal inconvénient est le dégagement de CO2 que provoque sa fabrication qui a un effet notable sur le réchauffement climatique.
Cependant, d’autres points négatifs existent. Pour son stockage, il faut recourir à une liquéfaction ou à une compression à très haute pression, ce qui peut s’avérer grandement dangereux en cas de fuite, car il s’agit d’un gaz très inflammable.
Quelle que soit l’origine de l’hydrogène, les infrastructures de transport et de stockage sont encore peu nombreuses et des investissements massifs seront nécessaires pour les démocratiser.
Les impacts de l’hydrogène gris sur l’environnement
Au niveau des proportions, pour être plus précis, on estime que pour la production d’un kilo d’hydrogène, on dégage environ dix kilos de CO2.
Cette émission de CO2 ne prend en compte que le processus de fabrication, mais il faut ajouter à cela le transport et l'extraction de l’énergie fossile à partir de laquelle l’hydrogène gris sera issu.
Répartis sur l’entièreté de la planète, les producteurs d’hydrogène gris dégagent environ un milliard de tonnes de dioxyde de carbone chaque année.
L’hydrogène gris a-t-il un avenir ?
L’hydrogène en lui-même est une énergie d’avenir, car il permettra entre autres de tenir un grand rôle au sein de la transition énergétique, notamment en rendant la mobilité propre. Cependant, pour que tout soit cohérent, l’hydrogène utilisé se doit d’être une énergie renouvelable ou à minima bas carbone.
En effet, pour tenir les objectifs et éviter d’aggraver le réchauffement climatique, la production d’hydrogène gris doit être réduite pour être, à terme, remplacée par la production d’hydrogène vert.
De manière générale, ce dernier est produit par une électrolyse de l’eau, et ce, par le biais d’une électricité verte, provenant de l’éolien ou du solaire. On en déduit que l’hydrogène vert a un bel avenir, le gris, on espère, sera derrière nous d’ici à quelques années.
D’autres sources d’énergies renouvelables pour créer l’électricité peuvent être envisagées, comme l’énergie houlomotrice ou encore les centrales géothermiques.