Marché de l’énergie en France : les tendances 2024

Après plusieurs années de crise de l’énergie, les tarifs de l'électricité sur les marchés de gros commencent à se stabiliser. En avril 2024, le coût du mégawattheure (MWh) sur le marché Epex spot était d'environ 40,7 euros, comparé à 82,19 euros en mars de l'année précédente, d'après les informations fournies par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en France.

Sur les marchés à terme, même constat, les prix de livraison baissent. Selon les données d’EEX, fin avril 2024, pour les livraisons en 2025 et 2026, les prix de l’électricité sont estimés autour 90,98 € et 80,03 € le MWh. Pour rappel, en 2022, les prix à termes avaient enregistré un record historique, dépassant les 1 000 € / MWh. 

…Qui ne se répercute pas encore sur les marchés de détails

Toutefois, la baisse sur les marchés de gros ne s’observe pas forcément encore sur la facture des ménages. Effectivement, les dispositifs de protection des consommateurs mis en œuvre durant la crise énergétique, tels que le bouclier tarifaire, ont été rendus possibles grâce à une réduction temporaire de certaines taxes, comme la baisse de la CSPE (Contribution au Service Public de l’Électricité), appelée également accise sur l’électricité.

L'arrêt de ces mesures et le rétablissement du niveau habituel de l'accise sur l'électricité, principale taxe dans ce domaine, ont entraîné une augmentation des prix pour le consommateur final. Cela s’est traduit par une hausse du tarif réglementé d'EDF de 9,5 % TTC au 1er février 2024.

En France, une baisse de la consommation d'électricité a été observée et s’explique par plusieurs facteurs. Selon RTE, la consommation d'électricité en France en 2023 a diminué pour atteindre un volume inférieur à celui de 2020, année pourtant marqué par le Covid et les confinements. 

En chiffres, la consommation ajustée des variations météorologiques et des jours calendaires était de 445 térawattheures (TWh), marquant un recul de 3,2 % par rapport à 2022, où elle était de 460 TWh. Cette réduction de la consommation a touché tous les secteurs, y compris résidentiel, industriel et tertiaire.

Notamment, les dernières années sont marquées par une injonction à la sobriété énergétique, c'est-à-dire une consommation plus consciente et réduite de l'énergie. D’après un sondage réalisé par Odoxa pour FTI Consulting, 75% des Français ont baissé leur chauffage ou la climatisation en 2023 pour faire des économies d’énergie. 

En outre, les conditions météorologiques clémentes durant l'hiver 2023 ont fait diminuer le besoin de chauffage des ménages et entreprises, ce qui a réduit le recours aux radiateurs électriques. 

L'autoconsommation permet aux particuliers et aux entreprises de produire une partie ou la totalité de l'énergie qu'ils utilisent, principalement via l'installation de panneaux solaires photovoltaïques. Dans l’Hexagone, cette méthode gagne en popularité car elle offre une alternative aux sources d'énergie traditionnelles et permet une plus grande indépendance énergétique.

La forte augmentation des prix de l'électricité entre 2022 et 2023 en France a poussé de nombreux consommateurs à adopter l'autoconsommation photovoltaïque. Selon les données d'Enedis, le nombre d'installations de panneaux solaires a augmenté de 77%, ce qui indique un intérêt croissant pour cette option d'énergie renouvelable. 

Une tendance qui se poursuit en 2024 puisque le prix des panneaux solaires ne fait que baisser. La Chine a importé une grande quantité de « panneaux solaires deux fois moins cher qu'habituellement », a fait savoir au Figaro Marie Juyaux, directrice générale d'Oscaro Power, entreprise spécialisée dans le photovoltaïque.

Enfin le parc d’infrastructures renouvelables en France continue à se développer. Et, 2024 semble aussi profiter au secteur de l’énergie éolienne. Parmi les grands mouvements attendus, l’ouverture de plusieurs parcs éoliens en mer. En effet, le parc éolien en mer de Fécamp a annoncé que « depuis le 25 mars 2024, les 71 éoliennes du Parc éolien en mer de Fécamp sont installées ». Elles devraient entrer en fonctionnement d’ici quelques semaines. 

De la même manière, le parc éolien de Saint-Brieuc a terminé l’installation de 62 éoliennes offshores qui devraient être lancées très prochainement.