Qu’est-ce que la sobriété énergétique ?
Il n’existe pas de définition unique et précise de la sobriété énergétique. L’association Négawatt en propose une définition assez claire : la sobriété énergétique est « une démarche de réduction des consommations superflues qui s’effectue grâce à une hiérarchisation des besoins, sur un plan individuel et collectif. »
Face à la crise de l’énergie que traverse la France actuellement, le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé lors de son allocution du 14 juillet 2022, le lancement d’un « plan de sobriété énergétique ».
De quoi s’agit-il exactement ?
La guerre en Ukraine vient complexifier davantage un contexte énergétique déjà tendu en France. La reprise économique et la forte hausse de la demande en énergie qui ont eu lieu après la crise sanitaire ainsi que l’état du parc nucléaire français (de nombreux réacteurs nucléaires ont été mis à l’arrêt pour des raisons de maintenance) ont fragilisé la France en matière d’approvisionnement énergétique et ont provoqué une explosion des prix de l’énergie. Vient s’ajouter à cette situation le conflit russo-ukrainien qui fait peser sur la France un risque de rupture de l’approvisionnement en gaz en provenance de la Russie, et donc une menace de coupures électriques cet hiver.
Dans ce contexte, le gouvernement appelle l’ensemble des acteurs à réduire leur consommation d’énergie afin de limiter le risque de coupures d’énergie cet hiver en France à travers un plan de sobriété énergétique.
« On va essayer de faire attention collectivement, le soir aux éclairages quand ils sont inutiles, on va faire un plan pour les administrations publiques, (...) on va demander à tous nos compatriotes de s'engager, et on va faire un plan de sobriété et de délestage, c'est de gaz et d'électricité dont on parle là, avec nos entreprises », a ainsi précisé Emmanuel Macron au cours de son allocution.
Concrètement, l’objectif du plan de sobriété énergétique est de réduire les consommations de la France en énergie (gaz, électricité et carburant) de 10 % en deux ans (par rapport aux chiffres de 2019).
Pour y parvenir, tous les acteurs vont être mis à contribution :
- L’état et les administrations publiques ;
- Tous les établissements qui reçoivent du public (les grandes surfaces par exemple) ;
- Les entreprises privées vont aussi être mobilisées ;
- Mais aussi l’ensemble des consommateurs particuliers qui sont appelés à la sobriété énergétique à la maison.
La réduction des consommations passe essentiellement par un ensemble de mesures et notamment :
- Globalement pour tous les acteurs : rationaliser l’éclairage et mieux maîtriser la température (climatisation ou chauffage) dans les locaux et les logements ;
- Pour la grande distribution : éteindre les enseignes lumineuses dès la fermeture du magasin ;
- Pour les entreprises : sensibiliser les collaborateurs aux écogestes, limiter la pollution numérique et éventuellement généraliser le télétravail ;
- Pour les consommateurs : adopter des gestes simples au quotidien qui permettent de limiter sa consommation d’énergie (éteindre les appareils en veille lorsqu’ils ne sont plus utilisés, privilégier le programme « Eco » pour les cycles de lavages du linge ou de la vaisselle, limiter l’utilisation du sèche-linge, adapter son alimentation et adopter un comportement antigaspi…).
Qu’est-ce que l’efficacité énergétique ?
L’efficacité énergétique (qu’on appelle aussi « efficience énergétique ») correspond au rapport entre l’énergie délivrée par un système par rapport à l’énergie qu’il consomme pour fonctionner. Concrètement, on parle d’efficacité énergétique quand une quantité moins importante d’énergie est nécessaire afin d’obtenir une même qualité de service.
On parle généralement d’efficacité énergétique dans les secteurs du bâtiment, du transport et de l’industrie où la mise en œuvre d’une stratégie d’efficacité énergétique s’inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable fixés. Une telle stratégie implique de faire appel à des outils spécifiques comme le bilan carbone ou les principes de démarche HQE pour le bâtiment par exemple.
Des dispositifs d’information sur l’efficacité énergétique sont mis en place pour le consommateur. Les deux exemples les plus connus sont :
- L’étiquette énergie : elle est obligatoire sur de nombreux équipements électriques (lave-linge, lave-vaisselle, climatiseur, four, téléviseurs…). Elle renseigne le consommateur sur les performances énergétiques d’un appareil électrique, ce qui lui permet de faire un choix plus éclairé et d’investir dans des modèles moins énergivores et plus écoresponsables ;
- Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) : renseigne le consommateur sur la performance énergétique d’un logement par exemple. Concrètement, un logement est classé sur une échelle de A à G selon son niveau de consommation d’énergie et son impact en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES).
Le saviez-vous ?Acheter des équipements plus économes en énergie est non seulement bon pour la planète mais aussi pour votre budget. Et pour réaliser encore plus d’économies, souscrivez une offre d’électricité moins chère. Chez Alpiq par exemple, vous bénéficiez d’une remise de 4 % sur le prix du kWh HT par rapport aux tarifs réglementés de vente.
Sobriété et efficacité énergétique : deux leviers complémentaires
Si l’on distingue précisément la sobriété de l’efficacité énergétique, il est essentiel de garder à l’esprit qu’elles représentent toutes deux un pilier de la transition énergétique (au même titre que le développement des énergies renouvelables par exemple) et qu’elles doivent être complémentaires l’une de l’autre.
En effet, sobriété et efficacité énergétique doivent être menées de front pour se révéler réellement efficaces pour lutter contre le dérèglement climatique. En France, certains progrès réalisés grâce à l’efficacité énergétique des équipements ont été en partie annulés par un manque de sobriété énergétique. Par exemple, les véhicules que les Français conduisent aujourd’hui sont plus économes en énergie et consomment de moins en moins de carburant. Or, les distances parcourues en voiture se sont allongées au fil du temps. Concrètement donc, la consommation de carburant annuelle ne diminue pas vraiment malgré une meilleure efficacité énergétique des véhicules.
