Qu'est-ce qu'un audit énergétique incitatif ?
L’audit énergétique incitatif est un diagnostic complet d’un logement, dans le but d’évaluer sa performance énergétique. Contrairement à l’audit réglementaire, obligatoire pour la vente de certains biens, l’audit incitatif vise principalement à orienter les propriétaires vers des travaux de rénovation énergétique. Il s’agit donc d’une démarche volontaire de la part du propriétaire, souvent motivée par l’accès à des aides financières comme MaPrimeRénov’ ou les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).
Cet audit permet d’identifier les points faibles d’un logement en matière d’efficacité énergétique. Concrètement, le document contient :
- Une estimation de la performance du bâtiment, basée sur le diagnostic de performance énergétique (DPE).
- Une liste de travaux pour améliorer l’efficacité énergétique.
- Un état des lieux général du logement, avec ses caractéristiques thermiques et géométriques, ainsi que des informations sur les équipements de chauffage, de refroidissement, d’éclairage, de ventilation et de production d’eau chaude.
Chaque recommandation de travaux est accompagnée d’une estimation du coût, des économies d’énergie réalisables, de l’impact sur la facture d’énergie future, et des aides financières disponibles pour accompagner ces travaux.
Les changements en 2024 : vers la fin de l’audit incitatif
L'année 2024 marque la fin de l'audit énergétique incitatif. En effet, depuis le 1er avril, cet audit ne permet plus d’accéder aux aides à la rénovation, notamment MaPrimeRénov’. Désormais, seuls les audits énergétiques réglementaires, plus rigoureux et encadrés par des normes spécifiques, sont éligibles pour ces financements.
Autre point, le ministère de la Transition écologique a décidé de fusionner progressivement l’audit incitatif avec l’audit réglementaire. Ainsi, à partir du 1er octobre 2024, les audits incitatifs disparaîtront complètement, et seuls les audits réglementaires seront reconnus.
Pourquoi ce changement ?
La simplification administrative est au cœur de cette réforme. En harmonisant les procédures d’audit énergétique, le gouvernement souhaite garantir que toutes les rénovations financées par les aides de l’Etat respectent des critères de qualité et de performance énergétique bien définis.
La fusion entre les deux audits est aussi destinée à réduire la confusion parmi les propriétaires et les professionnels, en offrant un outil unique et clair pour tous les projets de rénovation énergétique.
Un autre objectif est de renforcer la lutte contre les « passoires thermiques », ces logements classés F ou G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). L’accent est donc mis sur des travaux de rénovations plus ambitieux et efficaces.
Que faire si vous avez réalisé un audit incitatif avant avril 2024 ?
Pour les propriétaires qui ont réalisé un audit énergétique incitatif avant le 1er avril 2024, bonne nouvelle : ces audits restent valides pour l’obtention des aides à la rénovation jusqu’au 1er octobre 2024.
Cela signifie que si vous avez un audit incitatif en cours, vous pouvez encore l’utiliser pour bénéficier de financements comme MaPrimeRénov’ pour quelques mois supplémentaires. Toutefois, après cette date, seuls les audits réglementaires pourront être pris en compte.
Comment réaliser un audit énergétique réglementaire ?
Puisque l’audit incitatif est désormais obsolète, il est important de comprendre comment se déroule un audit énergétique réglementaire, le seul à pouvoir vous ouvrir les portes des aides à la rénovation.
Contactez un professionnel certifié RGE
Le processus commence par la sélection d’un professionnel qualifié. Il est essentiel que l’auditeur soit certifié RGE pour que l’audit soit valide. Les bureaux d’études thermiques, les ingénieurs thermiciens, et certains architectes disposent souvent de cette certification.
Trouvez un auditeur énergétique certifié directement sur le site France Rénov’ ou consultez l’annuaire des diagnostiqueurs-auditeurs certifiés.
Prise d’informations et visite du bâtiment
Une fois le professionnel choisi, il vous demandera de fournir des informations sur votre bien : plans, factures énergétiques, détails sur les équipements existants, etc. Ensuite, il effectuera une visite sur site pour analyser en détail les caractéristiques de votre logement.
Analyse des données
L’auditeur analysera les performances énergétiques de votre logement en tenant compte des systèmes de chauffage, de ventilation, d’isolation, et plus encore. Cette analyse permettra d’identifier les points faibles de votre maison et les opportunités d’amélioration.
Compte-rendu et recommandations
Enfin, l’auditeur vous remettra un rapport détaillé. Celui-ci contiendra des recommandations de travaux, avec des estimations de coûts et des économies potentielles. Ces scénarios vous aideront à planifier vos rénovations en toute connaissance de cause.
Quels coûts pour un audit énergétique réglementaire ?
Le coût d’un audit énergétique réglementaire est généralement plus élevé que celui d’un audit incitatif. Il varie en fonction de la taille et de la complexité du bâtiment, ainsi que de la région. En moyenne, un audit réglementaire coûte entre 1 000 € et 3 000 € pour une maison individuelle.
Ce prix peut sembler élevé, mais il est justifié par la rigueur et le niveau de détail exigés. De plus, cet investissement est souvent compensé par les économies d’énergie réalisées après les travaux, sans oublier les aides financières auxquelles vous pourrez accéder grâce à cet audit.