Qu’est-ce que le délestage ?
RTE, le gestionnaire du réseau électrique en France est habilité à pratiquer le délestage en cas de force majeure. Cela consiste à couper momentanément le courant électrique sur une zone donnée. Pourquoi ? En raison d’un pic de consommation d’électricité lié le plus souvent à la météo (vague de froid ou canicule) qui menace l’équilibre entre l’offre et la demande pour cette énergie.
Par exemple, en été, si tous les foyers utilisent leur climatisation au même moment, cela peut entraîner des tensions sur le réseau. Ces dernières peuvent être limitées en fermant temporairement le robinet d’électricité dans les zones les plus sensibles.
Le délestage du 4 novembre 2006 en Europe
L’une des opérations de délestage les plus emblématiques d’Europe a eu lieu en 2006. La procuédure a en effet touché 15 millions de personnes, qui se sont retrouvées dans le noir pendant plus d’une demi-heure.
En cause, une vague de froid en Allemagne qui “ a eu pour conséquence une surchauffe du réseau électrique. La défaillance a provoqué un déséquilibre général de production en Europe, car le dispositif est interconnecté et fonctionne de façon solidaire.” peut-on lire dans les archives de l’INA.
Délestage en Afrique du sud : bien plus que des fortes chaleur
L’Afrique du sud est tristement célèbre pour provoquer régulièrement des délestages de grande ampleur dans ses métropoles. Ainsi, en 2023, le pays a subi des coupures de courant presque quotidiennes, durant parfois plus de dix heures, et ce pendant plus de six mois ! Et ce n’est pas uniquement le fait des températures élevées.
En effet, près de Johannesburg, les centrales à charbon ont en moyenne plus de 40 ans et ne sont plus en capacité de produire suffisamment d’électricité : elles sont à environ 17 % de leur capacité. Par ailleurs, la corruption et le sabotage font rage : les “voleurs de câbles” revendent le cuivre des installations électriques sur le marché noir, plongeant d’autant plus les habitants dans l’obscurité.
Coupure de courant en Inde en 2012
Durant l’été 2012, 600 millions de personnes se sont retrouvées sans électricité dans le Nord et l’Est de l’Inde. Les grandes villes comme New Delhi et Calcutta n’ont pas été épargnées par la panne. A l'origine de cette crise : le “dépassement des capacités autorisées d’approvisionnement sur leur réseau”, comme on peut le lire sur le site du ministère de l’énergie de l’époque.
Il faut dire que les températures dans le pays sont de plus en plus caniculaires : on comprend donc que si les 1,4 milliard d’habitant activent la climatisation simultanément, cela peut créer une tension sur le réseau électrique, par ailleurs vétuste. Quant à savoir si l’arrêt de la fourniture a été volontaire dans le cadre d’un délestage, ou accidentel, les médias locaux sont partagés sur la question.
Délestage aux États-Unis et au Canada en 2003
En août 2003, l’Amérique du Nord a été touchée par un black-out spectaculaire : 50 millions de personnes, de New-York à Détroit, en passant par Toronto et Ottawa ont été privées de courant en pleine canicule. L’origine du mal : une surcharge sur le réseau liée à l’usage intensif de la climatisation estime Libération. Malgré le délestage, 11 personnes sont décédées.
Y’a-t-il d’autres solutions que le délestage pour les pays ?
Le délestage est une solution drastique et particulièrement risquée pour les personnes à la santé fragile, ne pouvant se rafraîchir en période de canicule. La planète doit apprendre à réduire sa consommation d’électricité afin de limiter les pointes sur le réseau. C’est pour cela qu’au niveau européen, les pays membres sont appelés à la sobriété énergétique.
La sobriété énergétique contre le délestage
En France, par exemple, le président de la République Emmanuel Macron avait encouragé les particuliers comme les professionnels à adopter des éco-gestes en été. Par exemple, en allumant le ventilateur plutôt que la climatisation.
Développement l’électricité d’origine renouvelable
Par ailleurs, les Etats doivent diversifier leur mix énergétique afin de disposer de davantage de moyens de production électriques (de préférence d’origine renouvelable) et réduire leur dépendance aux importations de l’électron.
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