Précarité énergétique en été : une majorité de Français concernés
La précarité énergétique l’été est un phénomène qui touche une majorité de Français. En effet, nombreux sont ceux qui n’arrivent pas à maintenir une température décente dans leur logement l’été, à savoir, entre 26 °C et 28 °C le jour, 26 °C maximum la nuit.
Comme l’explique le Médiateur National de l’Énergie dans son baromètre 2023 « 59% des consommateurs ont souffert d’un excès de chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures (+8 pts par rapport à 2020) ».
Les jeunes, une population davantage touchée
Si la précarité énergétique semble toucher une grande partie de la population, elle concerne particulièrement les jeunes. D’après la Fondation Abbé Pierre 54 % des 18-24 ans souffrent des excès de chaleur dans leur logement.
Les personnes âgées et canicule : une situation de vulnérabilité
Les personnes de plus de 75 ans sont également fortement touchées par la précarité énergétique et les vagues de chaleur. Et, les conséquences sont dramatiques. Dans son rapport, la Fondation Abbé Pierre fait savoir que lors de l'été 2022, les canicules ont causé une augmentation significative de la mortalité, en faisant la saison estivale la plus meurtrière depuis 2003. Cette année-là, on a enregistré un excès de mortalité de plus de 2 800 personnes, soit une augmentation de 16,7 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
Les foyers modestes, davantage sujets à la précarité énergétique
Enfin, les ménages modestes semblent davantage souffrir de la chaleur et de la précarité énergétique en été. Durant la période estivale, les résidents des Quartiers prioritaires de la ville (QPV) ont signalé avoir davantage souffert de la chaleur par rapport aux autres habitants, avec une proportion de 76 % contre 70 % chez le reste de la population.
Ils ont également éprouvé des difficultés plus importantes pour trouver un endroit où se rafraîchir, avec un pourcentage de 62 % comparé à 48 % pour les autres habitants.
Cette situation n’est pas uniquement liée aux pics de chaleur. Même en dehors des périodes de canicule, 70 % des foyers des QPV ont déclaré que la température est trop élevée chez eux pendant l'été (contre 56 % à l'échelle nationale).
Comment lutter contre la précarité énergétique en été ?
Si la précarité énergétique l’été apparaît comme un phénomène grandissant, il est possible de lutter contre. Pour éviter de trop souffrir des effets de la chaleur sans voir la facture d’électricité augmenter, plusieurs solutions sont possibles.
L’isolation contre la chaleur
Pour commencer, il est conseillé de renforcer l'isolation thermique du logement. Cela permet d’empêcher la chaleur excessive de pénétrer à l'intérieur de l’appartement ou de la maison. Ainsi, il est plus facile de maintenir la fraîcheur à l'intérieur du logement et de réduire la dépendance aux systèmes de climatisation énergivores.
Afin de bien isoler son logement contre la chaleur, il faut s’intéresser au déphasage thermique des isolants. Le déphasage correspond à la mesure du temps nécessaire pour que la chaleur extérieure traverse l’isolant et affecte la température intérieure.
En la matière, il est conseillé de choisir des isolants avec plus de 10 heures de déphasage thermique comme les panneaux de fibre de bois (14 heures) ou le liège expansé (13 heures). Fabriqués à base de matériaux naturels, ces isolants sont écologiques
Pour isoler votre logement, vous pouvez bénéficier d’aides à la rénovation comme MaPrimeRénov’ ou bien la Prime Énergie issue des CEE (Certificats d’Économies d’Énergie).
La végétalisation des façades
Autre manière de lutter contre les fortes chaleurs : la végétalisation des façades. Grâce au phénomène d’évapotranspiration, les plantes relâchent de l’eau et permettent de rafraichir leurs alentours.
Selon Sophie Rousset-Rouvière, déléguée générale de Adivet (L’association des toitures et façades végétales), « des études ont montré́ que dans les locaux sous-jacents à la toiture végétalisée ou dans les pièces dont les murs extérieurs sont couverts par une végétalisation, la température intérieure était plus tempérée, évitant de recourir à la climatisation (1,5 à 5 °C en moins et diminution la consommation d’énergie pour la climatisation de 37 à 51 %) ».
Cette technique très efficace permet aussi de lutter contre la formation d’îlots de chaleur en ville. En effet, les sols artificialisés et les surfaces en pierre ou en béton emmagasinent la chaleur en journée et la restituent la nuit contribuant à faire grimper la température en ville.