La sécurité du réseau est-elle affectée par le changement climatique ?

L’électricité devrait, d’ici à 2050, représenter environ un tiers de l’énergie totale consommée. Il faut donc veiller au bon fonctionnement des réseaux de transmission et de distribution, car on peut constater des inquiétudes au vu du changement climatique. Dans ce contexte de dérèglement, quelles sont les vulnérabilités du réseau ? Faisons le point !

Qu’est-ce que la sécurité du réseau électrique ?

Les infrastructures d’acheminement sont une pierre angulaire du système électrique. Dans un premier temps, l’électricité est produite au sein des centrales. Pour supporter le transport, la tension relativement basse de l’électricité produite est augmentée, et vous l’aurez compris, ce sont les lignes de transmission et de distribution qui se chargent de ce transport. Les lignes de transmission acheminent l’électricité jusqu’aux stations régionales où la tension est abaissée de nouveau, et le relais est pris par les lignes de distribution, jusqu’aux utilisateurs, comme les foyers particuliers et les différents commerces.

Pour limiter toute problématique sur cette chaîne d’approvisionnement, un pilotage est mis en place par des équipements de captage d’information, notamment pour éviter un blackout. En effet, une panne dans le système, même sur un élément en particulier, peut avoir des conséquences en chaîne et provoquer ainsi une panne généralisée sur le réseau. Par exemple, il peut y avoir plusieurs surcharges sur les lignes de transport, ou bien une baisse de la tension, ou encore une rupture de la synchronicité des différents éléments de production, etc.

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Bon à savoir

Les aléas climatiques peuvent avoir un impact négatif sur cette chaîne de production et de distribution. 

Les dangers dus au changement climatique

Enedis a commencé à identifier les différents cas de figure qui deviennent plus fréquents comme les inondations, les tempêtes, les précipitations, les incendies, mais aussi les vagues de froid ou de chaleur, etc. Le réseau prend conscience qu’avec ce changement climatique viennent les changements de consommation, notamment avec la multiplication des climatiseurs et l’électrification des parcs automobiles. Thierry Bara, chef de mission environnement chez Enedis, explique que “nos transformateurs, qui, pour l’instant, donnent satisfaction, pourraient demain ne plus convenir si les journées à plus de 40°C se multiplient. Il faudrait alors trouver d’autres matériels pour préserver la qualité de fourniture de l’électricité dans ces circonstances.”

Bon à savoir

Depuis 2020, Enedis sollicite des équipes d’experts pour estimer les risques et leurs occurrences à l’horizon 2050 afin d’adapter le réseau et la sûreté des centrales nucléaires.

Des risques qui ne cessent d’augmenter

Sylvie Parey, experte du climat et de la ressource en eau chez EDF, explique être partie sur une étude de météo France de 2010 pour faire le point sur l’horizon 2040. Selon elle, il y aurait une nette extension de la zone à risques vers le nord. En se basant de même sur les différents scénarios du GIEC, elle démontre que les pics de chaleur vont augmenter et que les étés seront plus chauds. Avec le rapport le plus pessimiste, il faudrait s’attendre à des hausses frôlant les 10°C supplémentaires par rapport aux normales saisonnières actuelles.

Si un plan est prévu en ce qui concerne les inondations, avec l’enterrement des lignes, ce dernier sera étendu pour les futures zones à risques mises au jour par EDF et ses experts. En revanche, les hausses de températures restent quant à elles problématiques, car elles vont demander un renforcement de lignes pour compenser les pertes de productivité. Ces dernières pourraient notamment être dues au refroidissement des postes sources de manière plus efficace.

Bon à savoir

Les hausses de températures pourraient de même engendrer un aménagement des plannings des techniciens afin qu’ils ne souffrent pas des épisodes caniculaires, comme l’affirme Nicolas Perrin, directeur du pôle RSE d’Enedis.

Une transition vers le renouvelable indispensable selon le GIEC

Si de nombreux pays ont instauré des politiques pour améliorer les conditions du secteur de l’énergie, d’accélérer la production d’énergie propre et de réduire la déforestation, les objectifs restent trop peu ambitieux selon le GIEC.

Somme toute, le sixième et dernier rapport du GIEC (mars 2023) soutient que les financements placés dans les énergies renouvelables sont largement insuffisants. D’ailleurs, il constate que ces derniers sont moins présents que les financements consacrés aux énergies fossiles, notamment le gaz dont l’extraction rejette du méthane.

Le GIEC assure que les énergies renouvelables sont une solution durable, elles permettront notamment de réduire de manière drastique les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, il explique dans son rapport que les progrès techniques sont plus rapides que ce qui avait été prévu dans la décennie précédente contrairement aux progrès du nucléaire qui, eux, ont ralenti par rapport aux prévisions.

Une accélération obligatoire

Avec une baisse des coûts des installations pour la production d’énergie verte, le GIEC dénonce que le déploiement de ces sources d’électricité est actuellement insuffisant, et qu’il faut l’accélérer. Une urgence s’impose : sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour éviter de dépasser les 1,5°C de réchauffement global, il faut selon le rapport ne plus construire d’infrastructure de production d’énergie fossile, mais aussi réduire la consommation de charbon de 95%, celle de pétrole de 60% et celle de gaz de 45%.

Une réduction de la consommation reste une évidence pour le GIEC. Que ce soit par la rénovation énergétique des logements ou par les écogestes collectifs, la baisse de la consommation d’énergie représente une question vitale.

Bon à savoir

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